MINSOO SOHN

© MINSOO SOHN

Il a fallu plus de 4 ans à Minsoo Sohn pour parfaire son « Beethoven Project ». Un temps d’introspection nécessaire pour qui veut se mesurer au Sphinx que constituent les trois dernières sonates. 

Le Sonate N° 30 demande en effet une parfaite maîtrise du clavier, le deuxième thème du premier mouvement se propageant par exemple sur sept octaves. 

Grand succès critique lors de sa création, la Sonate N° 31 est d’une construction remarquablement économe, élaborant à partir de six simples notes l’intégralité des thèmes des trois mouvements, et explorant pourtant une large variété d’émotions parfois contradictoire ; ainsi ce deuxième mouvement, au comique palpable, pourtant écrit dans la tonalité dramatique de fa mineur ! 

« Prélude au silence » selon Alfred Brendel, l’ultime Sonate, elle, est un cas à part dans l’histoire de la musique, de ces oeuvres qui suscitèrent et suscitent toujours des débats, de Richard Wagner qui voyait dans le premier mouvement « la volonté dans sa douleur et son héroïque désir », jusqu’à Wilhelm Kempff pour qui les premières notes du deuxième mouvement sont « un dernier pas qui mène de ce monde-ci dans l’au-delà ».