Imprégnée des influences de la musique folklorique hongroise et de Bach, la Sonate pour violoncelle seul de Kodály, destinée à Jeno Kerpely, du Quatuor Waldbauer-Kerpely, qui a créé ses deux quatuors, doit une grande partie de sa sensibilité sombre et brute à sa date de composition, en 1915, pendant la guerre. Intensément virtuose, elle couvre toute la palette de couleurs du violoncelle, et l’étend davantage par l’accord des deux cordes les plus graves un ton plus bas. Un Allegro maestoso ma appassionato déclamatoire est suivi d’un Adagio d’une mélancolie plus douce, avant un final provocateur, semblable à une danse folklorique. La Deuxième sonate pour violoncelle en quatre mouvements de Brahms, datant de 1886, était également destinée à un violoncelliste qui s’est fait l’ambassadeur de bon nombre de ses œuvres de chambre, Robert Hausmann, du Quatuor Joachim. D’un caractère très tempétueux – surtout dans le premier mouvement et, suivant un Adagio Affettuoso sincère, dans le troisième scherzo – elle convenait parfaitement à sa fameuse sonorité puissante.