Confectionnée en 1778, la Sonate pour violon et piano N° 18 de Mozart possède la singularité de ses deux mouvements Allegro, le second érigeant gaiement des contrastes entre un tempo de valse, des bourdonnements bucoliques en doubles cordes, et un trio plaintif en mode mineur. La Sonate de Janáček (1915), enfantée en temps de guerre, affirme d’emblée ses attaches bohémiennes. Avec la Ballada du deuxième mouvement, les ondées délicates du piano enveloppent le chant du violon. Si l’ambiance belliqueuse réapparaît dans un Allegretto à la stature de scherzo, elle est sculptée de mélancolie dans sa partie centrale. L’écriture plaintive de l’Adagio est quant à elle interrompue de sursauts d’urgence aux cordes frottées. La dixième et dernière Sonate pour violon et piano de Beethoven était destinée au Français Pierre Rode. Un dialogue de proximité s’instaure entre les deux instruments dans l’Allegro moderato, avant un paisible Adagio représentant bien la placidité légendaire de Rode. Se déclarent alors un court Scherzo et un finale en thème et variations.