Entendre une symphonie à travers le prisme de la musique de chambre est peut-être une occasion rare en 2023, mais lorsque Beethoven a écrit sa quatrième symphonie en 1806, c’est ainsi que beaucoup de gens l’ont entendue en premier. L’œuvre s’ouvre sur un Adagio mystérieux et sombre, qui laisse finalement place à un Allegro triomphant. Le mouvement lent oppose ensuite une mélodie douce et longue à un rythme de marche de style militaire. Après un Scherzo endiablé, ponctué d’un Trio plus lent, Beethoven termine avec un Finale d’une légèreté digne de Haydn. Son Trio avec Piano N° 7 de 1811 est quant à lui de taille et de conception symphonique avec ses quatre mouvements (au lieu des trois habituels). Un Allegro noble, spacieux et souvent richement texturé mène à un Scherzo, commencé par les cordes seules, dont la légèreté insouciante est interrompue par un Trio plus sombre et fugué. Suit un Andante lyrique qui se termine par une question prudente, à laquelle répond rapidement le rondo final aux multiples facettes.