Initialement, toutes les sonates de Beethoven pour violon placent le piano en premier dans leur titre. L’Allegro con spirito de la N° 3 est riche en arpèges pour piano et en passages rapides qui semblent souvent plus idiomatiques pour le piano que pour le violon. La sérénité en do majeur continue dans le mouvement lent, avec quelques modulations harmoniques surprenantes vers la fin, avant un Rondo final plein de vie.
La Sonate N° 4 en la mineur tendu date de 1800. Elle s’ouvre sur un Presto plein d’élan lancé en six croches par mesure. Sa conversation musicale serrée étant pimentée par des syncopes et des accents soudains, termine de façon inattendue sur un murmure. L’Andante scherzoso, più allegretto en tonalité majeure ressemble à un croisement entre un scherzo et un mouvement lent avec sa combinaison de grâce et de caprice rythmique. L’angoisse de la tonalité mineure revient pour l’Allegro molto final, qui finit également par s’éteindre de façon feutrée.
Les trois sonates opus 30 ont été écrites entre 1801 et 1802, l’année où Beethoven a rédigé son célèbre Testament d’Heiligenstadt détaillant à la fois son désespoir suicidaire et sa détermination artistique. La Sonate N° 6, la première de l’ensemble, équilibre un premier thème fragmentaire avec un second plus chantant. Vient ensuite un tendre mouvement lent, avant un final en forme de variation de plus en plus inventif. La troisième de la série, la Sonate N° 8 – décrite par le violoniste Joseph Szigeti comme une « perfection sans conflit » – commence par un Allegro assai ensoleillé. Le Tempo di Minuetto central apporte une chaleur plus douce, avec des injections mélancoliques en mineur. L’Allegro vivace final est alors un contraste complet avec son thème bucolique bouillonnant et ses bourdons folkloriques.