Le Quintette à cordes en ut majeur est l’une des œuvres les plus bouleversantes de Franz Schubert. Il le compose l’été précédent sa mort, en faisant le choix peu commun de deux violons, un alto et deux violoncelles. Cet effectif rare donne au Quintette des sonorités quasi orchestrales, tandis que les deux violoncelles en accentuent, par leur timbre grave, la gravité. Sombre et dramatique, le Quintette en ut est aussi, dans certains mouvements, plein d’exubérance et de surprises. Ainsi dans son Finale étonnamment insouciant, comme si, disait le musicologue Marcel Schneider, « Schubert remontait à la surface après nous avoir confié les profondeurs de son âme. » La partition reste inoubliable par son Adagio d’un dépouillement sublime.
Composé au lendemain de la seconde guerre mondiale, l’ample Quatuor à cordes N°3 de Chostakovitch est lui aussi une œuvre dramatique et contrastée où l’ironie et la gaité côtoient le tragique. L’intensité expressive de l’Adagio, vaste passacaille, évoque le dernier Beethoven. Chostakovitch le considérait comme l’une de ses meilleures compositions.