Fantasque et mélancolique, rêveuse et sarcastique, la Sonate pour violoncelle et piano de Claude Debussy est composée en 1915, face à la mer, en Normandie. Il avait pensé l’intituler Pierrot fâché avec la lune. Le violoncelle a la part belle : « Que le pianiste n’oublie jamais qu’il ne faut pas lutter avec le violoncelle mais l’accompagner », écrit Debussy sur la partition. Un même climat habite la Sonate pour violon et piano, écrite à Arcachon deux ans plus tard, à quelques mois de la mort. Trois mouvements s’y succèdent : Allegro vivo, Intermède « Fantasque et léger » et un étonnant Finale, « jeu simple d’une idée tournant sur elle-même comme un serpent qui se mord la queue » disait Debussy.
C’est en hommage à Debussy, disparu en 1918, que Ravel écrit sa Sonate pour violon et violoncelle, qu’il a voulu d’un « dépouillement poussé à l’extrême », comme une « réaction de plus en plus marquée dans le sens de la mélodie ». Un tournant dans son œuvre.
Le Trio pour piano violon et violoncelle en ré mineur de Fauré est contemporain. Coup de maître d’un compositeur alors âgé de 77 ans, il rencontra un succès immédiat à sa création et reste l’une des pages les plus importantes de la musique de chambre de l’entre-deux-guerres.