Chopin a vécu toute sa vie en exil à Paris après l’insurrection de novembre 1830 dans sa Pologne natale, mais n’a jamais oublié sa patrie dans sa musique, s’appropriant les rythmes des danses folkloriques. Alors que la forme fantaisie était souvent utilisée dans le Paris de Chopin pour décrire des interprétations virtuoses de thèmes populaires, il avait lui-même tendance à l’utiliser lorsqu’il souhaitait ne pas être encombré par les structures formelles établies. Pour son opus 61 Polonaise-Fantaisie, cela signifie un mélange d’éléments de danse et d’improvisation.
La Sonate pour piano en si mineur de Liszt présentée comme une sonate en trois mouvements à l’intérieur d’un seul mouvement de sonate, s’appuie sur les trois cellules motiviques entendues dans les 17 premières mesures : trois sol sombres syncopés dans les octaves du registre inférieur, suivis d’un serpent chromatique descendant ; un cri fort, bref et provocateur, toujours dans les octaves ; des ré répétés en rappeurs, que Liszt lui-même a décrit comme son thème de « coup de marteau ». Un autre thème triomphant, de style opératique, apparaît vers la troisième minute. Liszt soumet sa musique à une myriade de transformations, notamment le thème du « coup de marteau » qui devient une ardente chanson d’amour. Alors que la sonate touche à sa fin, on l’imagine épuisée, et s’achevant en tonalité majeure. Au lieu de cela, elle disparaît après une seule et courte note grave dont l’humeur est plutôt celle d’une sombre finalité.