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ANASTASIA KOBEKINA / ISATA KANNEH-MASON
La complicité d’Anastasia Kobekina et Isata Kanneh-Mason s’exprime par leurs choix de répertoires éclectiques et curieux, leur musicalité inventive et leur attachante présence scénique. Elles partagent un récital où Clara et Robert Schumann croisent Nadia Boulanger, Franck et Debussy.
Programme
CLARA SCHUMANN (1819-1896)
ROBERT SCHUMANN (1810-1856)
Fantasiestücke op. 73
NADIA BOULANGER (1887-1979)
CÉSAR FRANCK (1822-1890)
Distribution
- Anastasia Kobekina violoncelle
- Isata Kanneh-Mason piano
La Sonate pour Violoncelle et Piano, l’une des dernières œuvres de Debussy, a été composée dans le climat tragique de la Première Guerre Mondiale. Et pourtant, il se dégage de l’œuvre une sensation de grande liberté. Fantaisie poétique et éclats drôlatiques parsèment cette œuvre variée, non exempte d’accents patriotiques, comme en témoigne l’Ouverture à la française, héritée de Lully, qui débute la Sonate.
Les Romances de Clara Schumann et les Fantasiestücke de son époux Robert découlent de la même esthétique, entre le Sturm und Drang et le romantisme. Les accents fantastiques emmènent la musique de Robert sur un versant plus étrange et inventif, tandis que l’élégance de la construction rhétorique de celle de Clara font de ses Romances une merveilleuse expérience d’écoute, entre l’opéra et la musique de chambre.
Héritières de pièces composées pour orgue seul, les Trois Pièces de Nadia Boulanger en conservent l’apparente austérité. On ressent néanmoins, dans la douce sérénité de la première pièce ou la mélancolie de la deuxième, l’influence de Gabriel Fauré, professeur de composition de Nadia Boulanger au Conservatoire. La troisième pièce s’émancipe du versant méditatif pour devenir une danse virtuose aux accents ibériques.
Si la Sonate pour Violon de Franck est aussi belle lorsqu’elle est jouée au violoncelle, c’est sans doute parce que l’œuvre n’avait initialement pas été conçue spécifiquement pour le violon. On retrouve en effet une version du premier mouvement intégralement écrite pour violoncelle, tandis que des esquisses pour alto existent également ! On ne présente plus cette oeuvre fondatrice de la musique de chambre romantique française ; on peut cependant souligner sa pertinence dans le cadre de ce programme, car elle semble combiner sous les doigts d’Anastasia Kobekina et Isata Kanneh-Mason le raffinement impressionniste de Debussy, la fantaisie de Schumann, et la profondeur méditative de Boulanger.