Les festivaliers ont pu découvrir mes pouvoirs magiques secrets, qui me permettent d’être à dix endroits à la fois ! C’est très pratique, surtout quand je dois me téléporter des masterclasses aux balades musicales, puis au concert club en fin de soirée à la vitesse de la lumière. Mon fidèle vélo est mon tapis volant.
En tant que Directeur de l’Academy et d’UNLTD, je dirige une équipe de super-héros qui travaillent sans relâche du matin au soir et jusque tard dans la nuit pour donner vie à près de 200 événements pendant le Festival. Les changements d’horaires, les classes et concerts surbookés sont notre kryptonite, mais les gentils messages de nos étudiants et de notre public enthousiaste sont le remède parfait ! Vous vous demandez d’où viennent ces « super-powers » ? Le talent et la curiosité de nos étudiants de l’Academy me motivent, surtout lorsqu’il s’agit d’arpenter la longue et difficile route de leurs carrières professionnelles. Bien sûr, le tuktuk Goodlife Coffee devant le bureau de l’Academy ne fait pas de mal non plus !
Vous pourriez penser qu’après le Festival, je me retire dans une tanière secrète pour recharger mes pouvoirs surnaturels. Hélas, il n’y a pas de repos pour un super-héros ! Je suis occupé toute l’année à chercher des musiciens talentueux pour rejoindre notre « Verbier Generation » et à chercher des soutiens pour rendre leur séjour ici possible. Avec mon fidèle acolyte, François Vasseur (il porte la cape dans notre Duo Dynamique d’UNLTD), nous élaborons notre masterplan pour apporter le « unlimited spirit » aux personnes de tous âges à Verbier et dans le Val de Bagnes.
Alors, si vous me voyez filer sur mon tapis volant durant les derniers jours du Festival, n’hésitez pas à me faire signe. Je me réjouis d’entendre vos expériences et de partager votre enthousiasme.
Stephen McHolm
Directeur Academy & UNLTD
29.07 | 18:30 | Combins | Concert symphonique | Verbier Festival Orchestra / Shani / M. Barenboim / Weilerstein / Kantorow
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Le principal trait de mon caractère:
Intranquille
Mon principal défaut:
Il y en a vraiment beaucoup donc il faudrait faire un tri mais celui qui me vient spontanément est l’impatience
Ma principale qualité:
Je crois que je suis une personne plutôt honnête, en tout cas j’aimerais l’être
Mes héros dans la fiction:
Le narrateur d’À la recherche du temps perdu de Marcel Proust, qui est en fait un anti-héros parce que plus spectateur et observateur qu’autre chose
Mes héros dans la vie réelle:
Beaucoup, mais en général toutes les personnes qui, à toutes les époques et dans tous les pays, ont pu lutter en faveur de la liberté. Un destin m’intéresse particulièrement en ce moment, celui de Rosa Parks aux États-Unis, qui avait refusé de s’asseoir à l’arrière du bus comme les Afro-Américains étaient tenus de le faire. C’est impressionnant de voir comment une personne entre guillemets normale, par un geste anodin puisque on parle de s’asseoir dans un bus, a fait preuve d’un grand courage et eu ainsi un impact sur l’Histoire
Ma nourriture et boisson préférées:
J’aime bien la viande en croûte, même si ce n’est pas trop de saison en ce moment, et le thé glacé
Ce que je déteste par-dessus tout:
L’injustice
Le don de la nature que je voudrais avoir:
Voler, sans aucun doute
Comment j’aimerais mourir:
Sereinement et avec un certain sentiment d’accomplissement
Ma devise:
Je n’ai pas de devise officielle mais des phrases peuvent parfois m’inspirer comme celle de Mark Twain : « Ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait. »
En tant que musicien, il est arrivé surtout lorsque j’étais en cycle de perfectionnement au Conservatoire de Paris où j’ai commencé à m’attaquer au « problème » Bach car quand on est pianiste, on le joue sur un instrument qui n’a pas grand-chose de commun avec ce que le compositeur a pu connaître. Cette question de l’instrument rend son interprétation non seulement délicate, mais aussi contestable car on est obligé de faire des choix, fruit de réflexions en amont forcément subjectives.
Où vous situez-vous dans cette quête d’authenticité qui continue à faire débat concernant le fait de jouer Bach au piano ?
J’aimerais bien avoir la certitude de produire quelque chose d’authentique mais je pense que ce débat est un peu sans solution. Il est néanmoins intéressant qu’il y ait débat car cela signifie qu’il existe plusieurs possibilités d’interprétations qui dépendent, selon moi, moins des options d’interprétation que de la qualité intrinsèque de l’interprète. Personnellement, j’aime ceux qui me font entendre la pure beauté de la musique de Bach, me la rende émouvante car elle est loin de se limiter à une perfection structurelle un peu froide. Bach offre cette grande liberté rendant possible sa transcription sur n’importe quel instrument même le plus exotique. La force intrinsèque de sa musique dépasse la question de l’instrumentation.
Cette force se retrouve bien sûr dans les Variations Goldberg auxquelles vous consacrez votre récital…
C’est une œuvre que je ne pensais pas aborder il y a encore quelques années, mais un concours de circonstance m’y a amené. Je me suis donc lancé dans l’aventure et n’ai pas regretté même si c’est une partition qui prend beaucoup d’énergie, mais elle vous donne aussi beaucoup en retour. Chaque fois déstabilisante aussi car on ne sait jamais à l’avance comment cela va se passer. Les Variations Goldberg sont pour moi une sorte de rébus qu’on peut agencer de manière toujours différente ; elles semblent récapituler le langage musical de Bach et de la musique en général. La particularité de faire revenir le thème initial dans sa nudité originelle après toutes les variations permet de faire une réelle expérience du temps. En tout cas, la seule certitude que l’on a avec un tel chef-d’œuvre, c’est de n’être jamais à la hauteur mais c’est un voyage qui en vaut la peine.
Propos recueillis par Anne Payot-Le Nabour
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GUSTAV MAHLER
Verbier Festival Orchestra · Daniel Harding
Symphony N° 9
Verbier Festival Orchestra
Daniel Harding
Paul, 60 ans
Café-croissant
au restaurant Le Rouge
Michèle Larivière :
« Un moment privilégié où les artistes se livrent en toute confiance »
Le rituel s’est installé au restaurant Le Rouge : un petit-déjeuner autour d’un musicien, en français avec Michèle Larivière, en anglais avec Charlotte Gardner ou Jack Pepper. Attention, il ne reste que trois dates avant la fin du Festival !
La terrasse haute du restaurant Le Rouge accueille trois fois par semaine un journaliste et son invité pour l’heure du Café-croissant. L’espace est chaleureux, les baies vitrées laissent entrer la lumière. À cinq minutes de l’arrêt « Brunnet » de la navette, l’endroit est également proche de l’église. Une situation géographique qui permet aux mélomanes les plus mordus d’enchaîner ensuite avec le concert de 11:00. « Avez-vous une routine pour le petit-déjeuner ? demande Michèle Larivière à Lucas Debargue, son premier invité de la saison. Le pianiste n’attendait pas cette question, elle installe un climat enjoué. Et du jus de pomme ou jus de citron matinal, l’entretien glisse à l’art de prendre son temps, puis à la routine de travail. « Je n’en ai pas, répond Debargue, sinon que je ne travaille une œuvre que si j’ai une nouvelle idée musicale. » La conversation est lancée pour soixante minutes au cours desquelles seront évoqués la façon dont l’interprétation recrée les œuvres, comment Rena Shereshevskaya, célèbre professeure, a laissé Lucas Debargue libre de forger sa personnalité, ou encore, le jeu de Maurizio Pollini.
« Je conçois ces matins dans l’esprit des Grands Entretiens de France Musique, confie Michèle Larivière. Je nourris ma préparation de lectures et réécoutes des enregistrements de mon invité. Mardi 30 juillet, je reçois David Fray. Pour moi, Fray est un pianiste de l’intériorité, de la poésie, de l’intime. Dans Schubert, il a des temps de rêveur solitaire. C’est un très beau piano, d’une grande délicatesse. Je commencerai l’entretien par là. Par ailleurs, Schubert et Bach sont ses compositeurs de prédilection. Comment interpréter Bach après Gould, c’est une autre des questions que je souhaite lui poser. »
Le dialogue à bâtons rompus permet de revenir sur la formation de l’interprète, son répertoire et son esthétique, ou d’aborder les questions qui lui tiennent à cœur. Interrogé à la fin, au moment où chacun se lève, le public dit aimer la relation qui s’instaure avec l’artiste, moins solennel qu’une conférence. « J’ai l’impression, dit une auditrice, d’avoir fait la connaissance du musicien, comme si je l’avais rencontré personnellement. Le moment restera un souvenir fort. »
Laetitia Le Guay-Brancovan
09:30 | Restaurant Le Rouge | Café croissant
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Le jeune violoncelliste Samuel Niederhauser, lauréat du Prix 2024 du Rotary Club de Verbier Saint-Bernard
Créé il y a plus de cent dix ans et présent sur tout le globe avec 1, 2 millions de membres, le Rotary Club s’est donné pour vocation d’améliorer les conditions de vie dans le monde. Qu’il s’agisse d’alphabétisation, de paix, d’eau ou de santé, en particulier de la lutte pour l’éradication de la polio, l’action des Rotariens passe principalement par le soutien d’œuvres et d’associations caritatives. Elle intervient aussi en faveur de la culture.
Depuis 2013, le Rotary Club Verbier St-Bernard marque son attachement au Verbier Festival en attribuant un prix de 5000 francs à un ou une interprète suisse de l’Academy : soliste ou artiste lyrique. Le nom de l’artiste est proposé au Rotary Club par le Verbier Festival. Nombre des lauréats des années précédentes sont devenus des interprètes importants, telle la violoncelliste Estelle Revaz ou la pianiste Fanny Monnet. Quant à la violoniste Ilva Eigus, récompensée par le Rotary Club Verbier Saint-Bernard en 2023, elle a remporté en 2024 le Premier Prix du très prestigieux Concours International de Violon Arthur Grumiaux.
Il faut signaler que la fidélité du Rotary Club au Verbier Festival au long de ces dernières années a été rendue possible par la générosité de ses membres, tout particulièrement Jérôme Viellet et Guy Morand.
C’est le talentueux Samuel Neiderhauser qui s’est vu décerner hier le Prix 2024 du Rotary Club Verbier St-Bernard. Agé de 26 ans et originaire de Berne, détenteur d’un Master de soliste à la Musik-Akademie de Bâle, le violoncelliste a déjà remporté plusieurs récompenses, dont le prix Guy Fallot du Concours de Genève en 2021, et le troisième prix du Concours Paulo Cello en 2023. Il se produit régulièrement en soliste avec des orchestres tels que l’Orchestre de chambre de Zurich, l’Orchestre international de chambre de Vienne et l’Orchestre des jeunes de Gstaad.