En coulisses avec… Konstantin Vlasev
Technicien et accordeur chevronné |
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| L’équipe de Gebrüder Bachmann (K. Vlasev au centre) © DR |
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Depuis plus de dix ans, l’entreprise suisse Gebrüder Bachmann équipe en pianos le Verbier Festival. Au rang des artisans de l’ombre veillant à ce que chacun de ces instruments résonne à la perfection des premières répétitions aux concerts en soirée : Konstantin Vlasev, technicien et accordeur chevronné.
Combien de pianos sont loués et installés pour assurer les besoins d’un événement comme le VF ?
Cette année, une trentaine d’instruments ont pris le chemin de Verbier. Parmi eux, une douzaine de pianos à queue de concert, dix à douze pianos droits pour les répétitions et autant de claviers numériques munis de casques d’écoute.
Comment décririez-vous votre mission et quels en sont les moments clés ?
Le plus gros de notre travail est logistique. Nous sommes trois à assurer cette tâche. Nous arrivons huit jours avant le début des concerts afin de répartir les instruments dans les différents endroits (Salle des Combins, église, Hameau, Academy…) et les logements, de les laisser se stabiliser puis de les accorder une première fois « à froid ». Ensuite, les instruments ne sont accordés que tous les deux ou trois jours. Bien sûr, en cas de pépin technique, notre équipe débarque dans les 15 minutes qui suivent. On doit être flexible. Nous sommes disponibles de 6 heures du matin à la fin des concerts, autant dire que nos journées sont longues. Autre moment intense : une fois que les dernières notes du festival ont résonné, il faut rapatrier tous les pianos en deux ou trois jours.
Quels genres d’incidents techniques peuvent survenir ?
Des cordes qui cassent. C’est rare mais ça arrive. Lorsque l’une d’elle rompt dans les graves, c’est plus compliqué car il faut rapidement passer commande. Sinon, il convient d’être attentif aux conditions climatiques changeantes, aux variations de températures, les pianos sont des instruments sensibles.
Une anecdote qui vous revient en tête ?
Mardi dernier, un de mes collègues a dû intervenir pour une mission de sauvetage. Un téléphone portable était malencontreusement tombé dans le mécanisme. Il a fallu démonter le piano pour l’en extirper.
Propos recueillis par Marie-Madeleine Gabioud
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Jean-Efflam Bavouzet © Nicolas Brodard
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LE TALK DU JOUR
Julien Favreau Béjart Ballet Lausanne
Host : Sabine Swiss & Chic
Pavillon des Combins | 17:00 |
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LE JUKEBOX DU JOUR
Audio > New VF Gold Album
Nobuyuki Tsujii the Verbier debut recital (2025)Vidéo > Nobuyuki Tsujii (27 July 2022)
Pavillon des Combins | 17:30 |
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LA BALADE DU JOUR
Le Bisse du Levron
Départ: les Ruinettes (2’170 m). Destination: Chute du Bisse (1’913 m).
Type d’itinéraire: boucle. Adapté pour: randonneurs moyens, familles avec enfants dès 5 ans.
Dénivelé: 100 m. Longueur: 12 km
+ d’info : verbier4vallees.ch |
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LA MÉTÉO DU JOUR
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Julien Favreau,
Béjart, terre et ciel |
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Julien Favreau © DR |
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Pour la deuxième fois, le Verbier Festival accueille le prestigieux Béjart Ballet Lausanne. Une soirée sous le signe, toujours actuel, d’un chorégraphe majeur du 20e siècle.
Julien Favreau, vous dirigez depuis un an le Béjart Ballet Lausanne, compagnie que vous avez intégrée du vivant de Maurice Béjart. Comment diffuser son œuvre aujourd’hui ?
L’héritage de Béjart est incroyablement riche, de Beethoven à Queen, en passant par Richard Strauss ou Pierre Boulez ; il est nourri de son intérêt pour différentes cultures et religions, comme du souvenir de ses nombreux voyages. J’ai à cœur de préserver cette diversité, tout en montrant que la compagnie est actuelle. J’invite également des chorégraphes qui créent pour la compagnie, j’essaie d’en montrer toutes les facettes.
Le langage de Béjart, c’est d’abord le collectif ?
C’est bien sûr la force du collectif dans des spectacles célèbres comme le Boléro, ou Golestan dont la danse est très masculine. Mais Béjart a signé aussi de très beaux Pas de deux, ainsi que des solos féminins. La danseuse, dans l’univers Béjart, peut incarner une femme-enfant, une mère, la mort. Au BBL, je veux montrer aussi bien les œuvres historiques, que les ballets plus pointus. Ils s’incarnent autrement, car les corps et la technique des danseurs d’aujourd’hui diffèrent d’autrefois. Les danseurs de la compagnie, à l’excellente technique classique, sont aussi des danseurs contemporains, ouverts aux influences du monde actuel. La danseuse maîtrise autant une virtuosité sur pointes qu’une fluidité de mouvement contemporain ; le danseur s’élancera dans les airs avec des sauts autant qu’il s’ancrera dans le sol. Béjart, c’est la terre et le ciel.
Vous venez à Verbier avec trois ballets d’univers différents.
Nous commençons par Serait-ce la mort ? un ballet sur les Quatre derniers lieder de Richard Strauss. Un homme au seuil de la mort danse avec trois femmes qu’il a aimées. Entre ces danses rôde une quatrième. Il comprend que cette rôdeuse est la mort… J’ai adoré interpréter ce ballet magnifique, mais j’ai tout autant aimé le transmettre à une nouvelle génération. Il sera dansé par Oscar Frame dont le travail est incroyable. Ensuite, ce sera L’Oiseau de feu, un « Stravinsky musicien russe, et révolutionnaire » disait Béjart. Un groupe de partisans se bat pour la liberté. Un élu émane du groupe : l’oiseau naît, meurt, mais le phœnix lui redonne vie. La symbiose entre la danse et la musique est telle dans ce ballet que l’on croirait que Stravinsky l’a écrite pour Béjart et non l’inverse !
Vous terminez par Béjart et nous, une « immersion au cœur de l’œuvre éclectique du Maître » ?
Je me suis inspiré de soirées que Béjart organisait à partir d’extraits de ballets afin de solliciter tous les danseurs de la compagnie. Elles étaient aussi une invitation au voyage. Dans le même esprit, Béjart et nous réunit du tango argentin, de la musique viennoise, une chanson de Jacques Brel, des percussions brésiliennes.
Vous avez connu vous-même Maurice Béjart. Auriez-vous un souvenir personnel fort ?
J’en ai beaucoup ! Béjart se montrait très généreux dans sa façon de transmettre. Il ne disait pas seulement comment faire un pas, mais pourquoi, et quelle était la signification du geste en s’appuyant toujours sur des références culturelles. Il nous disait quoi lire, écouter, regarder pour revenir avec une proposition plus intéressante à lui montrer. La chorégraphie se faisait dans l’échange, comme une conversation.
Propos recuellis par Laetitia Le Guay-Brancovan
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Karol Beffa
« Une ode au pouvoir de la musique » |
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La rencontre entre Mathieu Laine, auteur, et Karol Beffa, compositeur, remonte à 2015 lorsque le premier sollicite le second afin qu’il mette en musique le poème qu’il entend offrir en cadeau de mariage à sa future épouse. C’est le début d’une union artistique fructueuse, qui trouve sa suite dès 2017 avec le conte musical Le Roi qui n’aimait pas la musique. Pour cette reprise, le conte bénéficiera de la présence en tant que récitante de la comédienne Marthe Keller. Le compositeur Karol Beffa nous en dit plus sur ce conte musical qui sera donné sur la scène du Cinéma de Verbier.
Pour ce concert, Le Roi qui n’aimait pas la musique sera suivi d’un deuxième conte, Le Roi qui aimait Joséphine…
Comme Le Roi qui n’aimait pas la musique a eu beaucoup de succès, Mathieu Laine a imaginé une suite d’autant plus bienvenue que l’ensemble forme désormais un tout qui dure une cinquantaine de minutes, un format idéal pour un jeune public. À noter que le texte du Roi qui aimait Joséphine contient une sorte de résumé du conte précédent, si bien que l’œuvre peut être donnée de façon autonome. Les deux contes sont une invitation à écouter la musique, tout en se méfiant de régimes autoritaires qui voudraient bâillonner l’art. Ils se veulent une ode au pouvoir de la musique.
Quel rapport le texte et la musique y entretiennent-ils ?
Les contes valent pour eux-mêmes et pourraient, en théorie, être donnés sans musique. Cette dernière tantôt accompagne le conte comme un fond sonore discret, tantôt le ponctue, tantôt encore se fait interlude. Elle est tour à tour ironique, vive, contemplative et même consolatrice, en particulier à la fin où elle suggère la présence d’un ailleurs, d’une certaine intemporalité. La version originale de 2017 pour clarinette, violon, violoncelle, piano et récitant, a de surcroît l’avantage de proposer aux enfants un aperçu des possibilités de jeu offertes par un instrument à vent, des instruments à cordes, un instrument à clavier.
Quel plaisir y a-t-il à s’adresser à un jeune public ?
J’ai déjà beaucoup composé pour les enfants, en particulier des contes musicaux sur des textes de Daniel Pennac et Minh Tran Huy. Mais je dois dire que lorsque j’écris pour les enfants, je ne compose pas différemment que pour un public d’adultes, même si mon langage, qui n’est jamais hermétique, se veut alors un peu plus consonant. En tant qu’auteur, j’ai écrit avec Guillaume Métayer plusieurs livres de fiction, dont un roman graphique illustré par Aleksi Cavaillez, Ravel un imaginaire musical, et quatre contes pour enfants qui présentent des compositeurs de façon ludique : Ravel, Beethoven, Satie, Mozart… J’aime emmener les enfants dans un monde onirique, aux frontières du merveilleux et du fantastique, là où le temps semble suspendu. Ainsi, dans ces deux Rois qui sont donnés à Verbier, on peut se demander quand l’intrigue a lieu : aujourd’hui ou bien il y a cinquante ans ?
Il me semble que ce n’est pas la première fois que vous avez l’occasion de collaborer avec Marthe Keller…
le film de Christopher Frank Femmes de personne où Marthe Keller tenait le rôle principal, je jouais son fils de dix ans, qui entrait en rivalité avec son amant incarné par Jean-Louis Trintignant. C’est un grand souvenir de tournage. Je me réjouis de retrouver Marthe Keller à Verbier.
Propos recueillis par Anne Payot-Le Nabour
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La Billetterie est ouverte à Verbier
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