En coulisses avec…Marc Pasteau
Le maître du son et de l’image |
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| Maîtriser toutes les étapes de la captation sonore et visuelle d’un concert jusqu’à sa diffusion, qu’il soit post-produit ou diffusé en direct sur divers médias, un enjeu complexe. Un travail de haute précision que Marc Pasteau, Administrateur et Fondateur associé de Kali Son, chapeaute depuis plusieurs éditions.
Quelle a été votre première mission au sein du Festival ?
Le streaming. En 2007, période à laquelle le Verbier Festival s’est lancé sérieusement dans la diffusion en ligne, il s’agissait pour ainsi dire d’une première mondiale. Pour l’occasion, on avait loué un camping-car équipé de gros ordinateurs que l’on véhiculait cahin-caha de l’église à Médran.
Les paramètres ont évolué depuis…
Énormément. En 2010, nous avons repris l’enregistrement audio du Festival dans sa globalité. Cela implique la captation, le mixage en direct pour la télévision, la post-production, l’archivage, mais aussi un travail éditorial pointu. L’ensemble des pièces jouées, y compris bis et changements de dernière minute, sont minutieusement répertoriés.
Et aujourd’hui, que produisez-vous exactement ?
Nous réalisons des enregistrements de qualité discographique, que ce soit pour les archives du Festival, les diffusions et les sorties de disque. Pour ce faire, on capte le son de toutes les répétitions micro par micro, ce qui permet parfois de retoucher des sections en post-production. Depuis 2015, on gère aussi le dispositif de captation vidéo en direct. Une trentaine de concerts sont filmés chaque année et une dizaine sont ensuite post-produits pour la télévision.
Imprévus et situations délicates doivent être monnaie courante…
Mon travail quotidien est d’y faire face. Au début, à la Salle des Combins, nous avons été confrontés à des problèmes d’électricité, dont une panne générale due à un orage ou des parasites dans les micros. Il est aussi arrivé qu’on perde les clés de la régie parce qu’un collègue les avait glissées dans un ballon d’eau qui s’est envolé et a éclaté. On a passé plus d’une heure à les retrouver.
Propos recueillis par Marie-Madeleine Gabioud |
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| LA PHOTO DU JOUR

Yunchan Lim 22.07.2025 © LaureN Pasche
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LE TALK DU JOUR
Présentation des opéras
Gianni Schicchi et Cavalleria Rusticana
Host : Michèle Larivière | 17:00 |
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LE JUKEBOX DU JOUR
Audio > YUJA WANG PLAYS MENDELSSOHN (2022)
Vidéo > Yuja Wang (2018)
Pavillon des Combins | 17:30 |
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LA BALADE DU JOUR
Cabane de Mille et Mont-Brulé
Départ: La Côt, sommet de la télécabine (1’650 m). Point culminant: Cabane de Mille (2’471 m), puis retour à la Côt. Type d’itinéraire: boucle. Adapté pour: randonneurs expérimentés, familles avec enfants dès 10 ans. Dénivelé: 1’120 m. Longueur: 16 km.
+ d’info : verbier4vallees.ch |
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LA MÉTÉO DU JOUR
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Johanna Vaude,
Tout un monde rêvé |
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Présente pour la première fois au Verbier Festival, la réalisatrice Johanna Vaude signe la vidéo qui accompagne la représentation de Cavalleria Rusticana de Piero Mascagni ce soir aux Combins. Un opéra intense, d’amour et de sang, que la réalisatrice accompagne d’une déambulation visuelle, une manière de dialogue poétique et rêvé avec la musique.
La phrase « No limits for vision » est placée en exergue sur son site johanna-vaude.com, espace incontournable pour appréhender l’univers cinématographique et musical de l’artiste. Johanna Vaude y définit son travail comme une « exploration des frontières mouvantes entre les genres, fusionnant le visuel et le sonore dans une alchimie narrative unique ». Réalisatrice pour la série Blow Up d’Arte, elle a proposé de nombreuses premières projections dans des institutions culturelles et des festivals de courts-métrages renommés. La vidéo que le public découvrira aujourd’hui aux Combins est son premier long métrage.
Au début de l’opéra, vous nous faites voyager avec des images de mer, une carte de la Sicile, des photos de pécheurs fin 19e- début 20e siècle. Quelle a été votre point de départ ?
J’ai voulu évoquer le cadre dans lequel se déroule l’opéra, à un moment où la photo était arrivée. Le cinéma s’installe aussi, nous sommes à un tournant. J’ai utilisé ces avances techniques et artistiques. Ma vidéo se base essentiellement sur la récupération d’images, photographies et pré-cinéma, dont le compositeur fut témoin à l’époque de la création de son opéra ; ainsi que de tous les films muets qui s’ensuivirent. Elle est une proposition visuelle entre art vidéo, film musical, film de collages, hybridation des techniques et des genres.
Comment voyez-vous l’univers de Cavalleria Rusticana ?
Comme un univers très terrien. C’est une autre époque, une autre vie. Lorsque j’écoute de la musique, j’essaie de me projeter. Il y a tout un monde rêvé dans Cavalleria. C’est ainsi que je l’ai reçu. Je suis dans ce monde rêvé. La Sicile est un pays magnifique, de mer, de terres agricoles riches, d’oranges et de citrons, une île de pécheurs. Ces dimensions sont présentes dans ma vidéo. Comme celle du feu, car la Sicile est volcanique. Sans oublier les fleurs. L’action commence à Pâques. Nous sommes au printemps, moment de renaissance de la nature et de spiritualité. J’ai voulu exprimer cette spiritualité par les fleurs.
Votre vidéo suit-elle le fil narratif du livret ?
Elle est une nouvelle proposition de mise en scène, de l’ordre d’une projection onirique, d’un rêve qui propose des souvenirs d’émotions, de sensations. Un passé ressurgit comme des fantômes. Le cinéma muet se prête particulièrement bien à cette dimension fantômatique. Les personnages ont quelque chose de très musical dans la façon de se mouvoir, les visages ont une expression très intense qui s’accorde à merveille avec l’univers de Mascagni.
J’ai travaillé sur la version que le chef Fabio Luigi m’avait donnée comme référence : celle de Giuseppe Sinopoli avec le Philharmonia Orchestra en 1990. J’ai calé les images sur cette version qui est magnifique.
La musique est fondamentale dans votre travail. Vous avez fait pour medici.tv, diffusé sur sa plateforme, un film en hommage aux artistes classiques. Vous partez de la phrase de Louise Bourgeois « Art is guaranty of sanity ». Que signifie-telle pour vous ?
Sans art, ce serait la mort d’une partie importante de l’être humain dans notre société : l’expression de ce qui nous anime à l’intérieur de nous-même.
Propos recueillis par Laetitia Le Guay-Brancovan
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Claudia Comte
Formes et pulsations |
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L’artiste suisse Claudia Comte expose depuis le début du Festival trois sculptures en marbre à l’entrée des Combins. Une installation née de conversations de l’artiste avec le Verbier Festival sur l’art, la nature et la responsabilité partagée.
Installée à Bâle, Claudia Comte développe une œuvre qui mêle installation, peinture et sculpture. Elle explore depuis longtemps l’histoire et la mémoire des formes biomorphiques qu’elle interroge en conjuguant savoir-faire artisanal, procédés industriels et technologies contemporaines.
Claudia Comte, quelles œuvres avez-vous choisi d’exposer ?
Les trois pièces installées sur l’Esplanade accueil-lent les visiteurs. Chacune est basée sur une forme de la nature : un champignon, une feuille, un corail. Elles sont toutes taillées dans du marbre, qui a son propre poids et sa propre histoire. Je m’intéresse au contraste entre ces formes délicates et vivantes et la permanence du matériau. Cette tension est importante, en particulier à une époque où les changements écologiques s’accélèrent si rapidement.
Comment la musique influence-t elle votre travail ?
La musique a toujours été importante pour moi. J’ai joué de la flûte traversière assez sérieusement lorsque j’étais plus jeune, pendant 13 ans, et cela a façonné ma façon de penser le rythme et la structure. Je travaille toujours avec ces idées, en particulier dans les peintures murales, où je vois souvent la musique dans la répétition et la variation des motifs. Il y a une sorte de pulsation ou de partition derrière la façon dont les formes sont agencées. Cette logique se retrouve également dans les sculptures, et j’écoute souvent de la musique en travaillant, cela donne du rythme. Cela signifie beaucoup de faire dialoguer ces sculptures avec un festival de musique, en particulier le Verbier Festival, qui est tellement immergé dans la précision, le sentiment et le flux.
Pouvons-nous encore espérer dans l’avenir de notre monde ?
Nous devons garder espoir, mais de manière active. Il faut commencer par prêter attention à la façon dont nous utilisons les matériaux, à la façon dont nous nous déplaçons dans le monde. L’art ne peut pas réparer les choses, mais il peut aider à changer de perspective et c’est important. Le monde naturel est incroyablement résistant, mais il n’est pas invincible. Nous devons participer activement à son entretien.
Propos recueillis par Laetitia Le Guay-Brancovan
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© Silvia Laurent |
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One Arm Earth Tongue (2025)
(The Marble Mushrooms), Arabescato marble
134 x 35,3 x 24 cmMarble Oak Leaf (2025)
(The Marble Leaves), Arabescato marble
98 x 52,4 x 20,1 cmFive Fingers Marble Branched Coral (2025)
(The Marble Corals), White Carrara marble
99 x 50,6 x 21 cm |
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La Billetterie est ouverte à Verbier
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