En coulisses avec…Blythe Teh Engstroem
Découvreuse de jeunes pépites |
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Blythe Teh Engstroem © Agnieszka Biolik |
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Co-Directrice artistique du Verbier Festival aux côtés de son époux Martin, Responsable des auditions en étroite collaboration avec Mattia Bornati, Administrateur artistique des orchestres, l’altiste d’origine américaine a plus d’une corde… à son alto !
Parlez-nous de votre arrivée à Verbier.
J’ai rejoint le Verbier Festival Orchestra en 2000. Je jouais alors du violon, pas de l’alto. Rapidement, le courant a passé entre Martin et moi. Nous avons voulu créer un orchestre de chambre, plus petit que le symphonique, pour pouvoir jouer un répertoire diversifié, notamment des œuvres pour cordes. Cela s’est concrétisé en 2006 avec la création du Verbier Festival Chamber Orchestra, qui est devenu l’ambassadeur mondial du VF.
Responsable des auditions, qu’est-ce que cela signifie et comment se font-elles ?
De deux manières : soit en direct dans les villes où nous allons écouter des candidats en cours d’année, soit par des candidatures en ligne dans les mois qui précèdent le Festival. Les candidats ont un répertoire à préparer. Pour l’audition, en présentiel comme en vidéo, chacune et chacun dispose de neuf minutes. C’est très court, mais autrement, impossible d’écouter tout le monde. Imaginez : rien que pour les violons, nous avons reçu quelque 400 demandes, pour m’en retenir que onze.
Comment s’opèrent les sélections ?
Les choix qui sont faits par Mattia et par moi sont ensuite validés par les coachs. Les critères sont basés à la fois sur la technique instrumentale, la musicalité, la stabilité rythmique, mais aussi la joie de jouer. On cherche à repérer des jeunes qui ont « le petit truc en plus », qui pourront utiliser le VF comme rampe de lancement.
D’où vient la majorité des candidatures ?
Beaucoup sont chinoises, japonaises, coréennes, mais souvent en provenance des États-Unis, où ces jeunes sont en formation. Nous bénéficions de l’excellente réputation du Verbier Festival qui est un lieu unique où peuvent avoir lieu des rencontres impossibles ailleurs.
Propos recueillis par Jean-Philippe Jutzi
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| LA PHOTO DU JOUR

Gianni Schicchi de Puccini 24.07.2025 © Nicolas Brodard
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LE TALK DU JOUR
Claudia Comte : Verbier Art Summit Host : Samuel Leuenberger | 15:00
Evgeny Kissin Host : Dietmar Müller-Elmau | 17:00
Pavillon des Combins |
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LE JUKEBOX DU JOUR
Vidéo > Gala 25 Anniversary (2018)
Pavillon des Combins | 17:30 |
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LA BALADE DU JOUR
Savoleyres – La Croix-de-Coeur
Départ et point culminant : Savoleyres (2’344m).
Type d’itinéraire : boucle, itinéraire rouge/blanc. Adapté pour : randonneurs expérimentés.
Dénivelé : +268.30m, -437.50m. Longueur : 5.3 km
+ d’info : verbier4vallees.ch |
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LA MÉTÉO DU JOUR
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SÉANCE DE DÉDICACE
Aujourd’hui de 18:00 à 18:30 au Pavillon des Combins par Martin T:son Engstroem
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Verbier Festival Junior Orchestra,
Quelque chose de plus grand que soi-même |
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VFJO et Roberto González-Monjas © Nicolas Brodard |
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Avant de clôturer en beauté leur expérience au Festival, le 3 août, avec Eugène Onéguine de Tchaïkovski, le Verbier Festival Junior Orchestra est aux Combins cet après-midi sous la direction de Gábor Takács-Nagy. Reportage au Châble, lieu de travail du cadet des trois orchestres de Verbier.
C’est la pause de la mi-journée pour le Verbier Festival Junior Orchestra (VFJO). Les 58 jeunes de la promotion 2025 déjeunent dans la grande salle à manger de l’Espace Saint-Marc. À l’une des tables, un groupe de violonistes et altistes de toutes nationalités : Sophie Chung, de Hong Kong, Elisabeth Feigenberg, née à Saint-Pétersbourg, Evelyn Freeman, du Royaume-Uni, et encore, l’Espagnole Irati Gañan-Rodrigues et la Polonaise Antonina Zgólka. Certaines sont là pour la deuxième fois, le VFJO proposant à près d’un tiers de ses meilleurs éléments de revenir. « Nous avons une audition à notre arrivée, relate Sophie, pour le choix des solistes. C’est là que j’ai été retenue comme violon solo pour le premier programme, un grand honneur et une forte pression ! La vie ici est très inspirante. À l’orchestre, coachs et directeurs musicaux nous transmettent leur savoir. Le soir, à Verbier, nous entendons de la si belle musique ! » « L’énergie est très différente de ce que l’on trouve ailleurs, enchaîne Antonina, tout le monde arrive prêt, le niveau est très élevé. Venir à Verbier, pour moi, c’est célébrer la musique. Nous travaillons avec des musiciens qui sont nos « dieux ». Chaque concert apporte une nouvelle inspiration. »
Les jeunes du VFJO ont entre 14 et 19 ans. Ils sont de 21 nationalités. Leur recrutement se fait sur dossier (CV et vidéo) et moyennant une participation de 1’500 euros. Des donateurs accordent généreusement des bourses.
« Nos jeunes sont la relève de demain, insiste le manager de l’orchestre, Maximilian Scheuer, sur le chemin du Collège de Bagnes où va commencer la répétition de l’après-midi. Ce que nous tenons à leur apprendre, c’est l’importance du collectif. Le développement personnel est au service de quelque chose de plus grand que soi-même. Nous cherchons aussi à leur inculquer la résilience face aux difficultés du métier qu’ils rencontreront forcément un jour. »
L’encadrement du VFJO est assuré par quatre personnes : aux côtés de Maximilian, une chargée d’administration, une bibliothécaire et un régisseur. Sur le plan artistique, 13 coachs font travailler les jeunes par pupitre. Les journées sont régulières : petit-déjeuner à Verbier, télécabine pour Le Châble, travail personnel avant les partiels, partiels, déjeuner, tutti avec le chef, retour à Verbier.
Deux personnalités aux profils différents auront assuré les deux concerts symphoniques du VFJO cette année. Après Roberto González-Monjas, jeune chef espagnol énergique, Gábor Takács-Nagy a préparé le programme de ce samedi. Il apporte aux jeunes musiciens son immense expérience et sa fougue : « Comme au foot, mettez vos égos de côté. Jouez pour le public et pour l’amour de la musique. »
Le soir les jeunes font de la musique de chambre spontanément entre eux. « Le Festival est une famille, confie encore Maximilian. On en repart avec des souvenirs gravés et des liens pour toute la vie. »
Propos recueillis par Laetitia Le Guay-Brancovan
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Wooden Elephant
Explorer des terrains inédits |
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À réimaginer des albums de musique pop et électronique, jamais ils n’auraient envisagé un jour être programmés à Verbier. Ils le sont pourtant depuis trois ans, dans la série UNLTD qui a vu en Wooden Elephant, quintette à cordes au parcours atypique, un profil parfait. Elle lui offre pour la première fois cette année, en plus d’un concert, l’opportunité de transmettre son expérience unique lors d’une masterclass.
À quelle envie la création de Wooden Elephant en 2017 a-t-elle répondu ?
Je jouais depuis longtemps au sein du London Contemporary Orchestra et nous avons travaillé avec Jonny Greenwood, star du groupe Radiohead, qui nous a composé de la musique pour cordes en recourant à des façons inhabituelles d’utiliser nos instruments. Ce fut tellement inspirant que j’ai ensuite eu envie d’exploiter moi-même ces idées, comme avec l’album de Björk Homogenic, dont j’ai voulu réaliser ma propre version. Il se trouve que j’étais alors impliqué dans le festival PODIUM d’Esslingen et j’ai confié au directeur de l’époque, Steven Walter, que j’aimerais développer un projet de musique contemporaine inspirée des idées acquises auprès de Jonny Greenwood. Il m’a donné carte blanche. À l’époque, je ne connaissais pas encore ceux qui allaient devenir les membres de Wooden Elephant, mais Steven Walter a ce don de rassembler les artistes et c’est ainsi que nous nous sommes rencontrés. D’un simple projet de festival, nous sommes finalement restés ensemble. Peu après, Stephen McHolm, le directeur de UNLTD, nous a invités mais jamais nous n’aurions imaginé que nous allions y présenter trois albums. Cette fois, avec Beyoncé et Lemonade, nous avons voulu nous lancer un défi car nous aimons tous cette artiste incroyable, toutefois très éloignée de la musique savante contemporaine en termes de style et de composition. Elle a sorti cet album en version audio et visuelle, une combinaison de musique et de mots que nous avons immédiatement adorée.
Comment avez-vous choisi le nom de votre ensemble ?
Le nom est toujours difficile à trouver car il doit refléter toutes nos activités. Comme nous travaillons sur des albums entiers, des projets de grande ampleur, et que nous recréons des sons électroniques sur nos instruments acoustiques dont le bois est emblématique, nous sommes partis sur un grand animal, l’éléphant, et ce matériau justement… pour arriver à Wooden Elephant !
Vous êtes également invités pour une masterclass. Qu’entendez-vous y transmettre ?
Le projet mené avec Jonny Greenwood et le London Contemporary Orchestra a eu un effet incroyable sur ma manière de penser la musique ; il m’a aussi appris à affronter la laideur, à ne pas être obsédé par le beau son. Nous aimerions de même que les étudiants abordent leurs instruments hors des sentiers traditionnels, qu’ils aillent à l’encontre de l’enseignement classique et explorent des terrains inédits. Nous voulons leur faire prendre conscience de toutes ces possibilités qui, personnellement, me nourrissent lorsque je joue au sein d’ensembles de musique classique traditionnelle. Autrement dit, inspirer les étudiants, un peu comme Jonny Greenwood l’a fait pour moi.
Propos recueillis par Anne Payot-Le Nabour
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La Billetterie est ouverte à Verbier
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