En coulisses avec…Simon Wiget
Un partenaire proactif
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Simon Wiget © DR |
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Dynamique et fort d’un rayonnement international, le Verbier Festival est l’un des atouts de l’attractivité estivale de la destination Verbier-Val de Bagnes. Simon Wiget, Directeur de Verbier Tourisme, évoque les impacts d’un partenariat qui s’étoffe encore avec le projet du centre culturel.
Parlez-nous des liens qui vous unissent au VF…
Un des rôles principaux de Verbier Tourisme est d’être un facilitateur pour leurs événements. Pour nous, cette manifestation est un atout majeur dans plusieurs secteurs, dont évidemment la promotion et l’apport en clientèle supplémentaire qu’elle draine. Ces contributions sont d’ailleurs analysées et subventionnées de façon importante par la commission Event dont nous gérons le bureau, l’ensemble de nos prérogatives dérivant de la Commune.
Comment qualifieriez-vous votre collaboration ?
Si à l’instar de notre fonctionnement avec tous les événements, (communication, promotion, coordination…) elle est souvent indirecte, elle s’améliore et s’est encore accrue avec l’émergence du projet du centre culturel. Depuis deux ans, on assiste à un virage, le VF se faisant fort de se rapprocher d’un public plus large. Grâce à cette dynamique inclusive, on perçoit un renforcement de l’engouement de nos partenaires et de nos clients pour l’événement.
Quelle est votre implication dans le projet du centre culturel ?
Il s’agira d’un formidable outil de travail à usages multiples. C’est le genre de projet où l’on s’applique, via la Société de développement, à apporter notre soutien à la fondation qui s’en occupe. On l’épaule notamment en anticipant les éventuelles oppositions, en facilitant les relations avec les différents prestataires ou voisins. En collaboration avec elle et d’autres acteurs, une stratégie art et culture pour la destination en cohérence avec l‘existant est en cours d’élaboration.
Sur le terrain, quel genre d’actions concrètes menez-vous ?
En dehors du festival à proprement dit, on travaille de façon plus étroite avec UNLTD, labo créatif dont le champ d’action est plus facile à intégrer dans nos activités.
Propos recueillis par Marie-Madeleine Gabioud
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| LA PHOTO DU JOUR

Antoine Tamestit et Pierre Génisson 30.07.2025 © LaureN Pasche
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LE TALK DU JOUR
Paavo Järvi Host: Michèle Larivière | 17:00
Pavillon des Combins |
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LE JUKEBOX DU JOUR
Vidéo > Chick Corea and Bobby McFerrin (2002)
Pavillon des Combins | 17:30 |
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LA BALADE DU JOUR
Forêt en harmonie
Cherries, vous emmène à travers la forêt à la découverte du bisse du Levron et des paysages du Val de Bagnes. Une fois arrivé à la Verbier Festival Forest, les sons de la forêt se mêlent à ceux des bols de cristal alchimiques d’Alessandra Cossu pour une expérience sensorielle en pleine nature. Magique. Durée : 2h. Distance de marche : 6,5 km. Niveau de difficulté : modéré. + d’info verbierfestival.com
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LA MÉTÉO DU JOUR
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Behzod Abduraimov
Verbier Generation, Verbier Family |
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Behzod Abduraimov © Evgeny Eutykhov |
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Apparu pour la première fois sur la scène des Combins à 24 ans, Behzod Abduraimov est aujourd’hui l’un des noms importants du piano, régulièrement salué dans la presse pour sa technique exceptionnelle, sa fluidité au clavier et son art de l’image sonore. Il retrouve ce soir Daniel Lozakovich et Edgar Moreau, alumni de l’Academy, désormais artistes de renom international.
Behzod Abduraimov, votre découverte de Verbier remonte à 2015, six ans après votre prix au Concours de Londres. Quel rôle a joué le Festival dans votre carrière ?
Je devais venir à Verbier en 2016, lorsqu’il m’a été demandé, de manière imprévue, de remplacer Mikhail Pletnev : j’ai donné aux Combins le Concerto pour piano N° 3 de Prokofiev sous la direction de Manfred Honeck. Ce qui m’a le plus frappé alors, c’est l’atmosphère particulière qui régnait, cette incroyable concentration de musiciens de premier plan au milieu des montagnes. Verbier a été un tournant, j’y ai noué beaucoup d’amitiés musicales, tels Daniel Lozakovich, Marc Bouchkov, Lawrence Power ou les chefs Manfred Honeck ou James Gaffigan.
Au fil de l’année, je me produis principalement en concerto et en récital, mais j’aime la musique de chambre pour le dialogue fertile qu’elle installe, chacun endossant une grande responsabilité vis-à-vis des autres. Le Trio « Doumky » de Dvořák, au programme demain soir, est l’un de mes trios préférés. Sa forme décline six courtes esquisses de caractères différents dans un climat de conte de fée. « Dumka », le mot slave qui a conféré son titre à l’œuvre, signifie rêverie, chant mélancolique. L’écriture de Dvořák est si imaginative ! Je vois une maisonnette dans une forêt, de la neige en hiver. Les mouvements sont courts, suaves et contrastés.Après Dvořák, vous interpréterez le vaste Trio avec piano de Tchaïkovski, un compositeur qui vous est cher.
En effet, J’ai grandi en Ouzbékistan, ancienne république soviétique, baigné dans la littérature et la musique russes. Enfant, j’ai aimé Casse-Noisette, environné aussi par le Concerto pour piano N° 1 de Tchaïkovski, dans la version de Van Cliburn, en 1958. Ma mère mettait ce disque sans arrêt. Le Trio opus 50 est un chef-d’œuvre qui exprime une très large palette d’émotions. Tchaïkovski le compose à la mort d’Anton Rubinstein, qui fut son professeur et son ami. La première partie est une élégie poignante. Le « Thème et variations » qui suit évoque différents moments de la vie de Rubinstein. Le dernier mouvement est un adieu qui revient à la tonalité tragique du début. La musique de Tchaïkovski est géniale dans sa simplicité qui nous atteint directement. Elle ranime en moi des souvenirs nostalgiques de mon enfance.Quelle était la vie musicale à Tachkent dans les années 1990 ?
Extrêmement riche, et elle le demeure depuis la Seconde Guerre mondiale quand, pour protéger ses artistes des bombardements, le gouvernement a évacué le Conservatoire de Leningrad à Tachkent. Des musiciens et professeurs exceptionnels s’y sont installés, et n’en sont plus partis, charmés par l’agrément du climat, la nourriture délicieuse et la gentillesse des Ouzbeks. J’essaie de faire connaître la musique de mes compatriotes, notamment la compositrice Dilorom Saidaminova, âgée de 81 ans. Son écriture s’inscrit dans l’héritage de Chostakovitch et Prokofiev, avec un ton très personnel. Son cycle pour piano Walls of Ancient Boukhara exprime la saveur de la civilisation ouzbek. Comme Samarcande, Boukhara est située sur l’ancienne route de la soie. Les deux villes abondent en trésors inscrits au Patrimoine de l’Unesco : murailles, mausolées, minarets, souvent recouverts de briques vernissées ou de mosaïques. Partager un peu de ma culture avec un public qui n’en a jamais entendu revêt pour moi une importance particulière.Propos recueillis par Laetitia Le Guay-Brancovan
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Matthew Percival
« Jacqueline du Pré n’a fait que grandir dans l’imaginaire du public » |
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Jacqueline du Pré © DR |
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Son beau-père, Christopher Nupen, avait réalisé en 1982 un documentaire remarquable sur la grande violoncelliste Jacqueline du Pré, tragiquement fauchée dans la fleur de l’âge à 42 ans. La carrière exceptionnelle de cette dernière et des archives encore inédites valait bien la peine d’en imaginer un second, ce à quoi s’est récemment attelé le réalisateur Matthew Percival dont le travail sera montré au Cinéma de Verbier demain après-midi, à l’issue du Talk auquel il participe au Pavillon des Combins, en compagnie d’autres illustres noms du violoncelle comme Mischa Maisky. Avant une diffusion sur Arte le mois prochain.
Quel rapport entretenez-vous avec la musique ?
Je ne suis pas musicien, c’est une grande tragédie (rires) mais j’éprouve une vive sensibilité, je le crois en tout cas, à l’égard de la musique. J’ai passé beaucoup de temps à travailler aux côtés des musiciens dont je reste fasciné par le talent, particulièrement les jeunes, et j’aime me définir comme un associé et partenaire empathique, plein de curiosité, qui souhaite faire ressortir le meilleur de leur talent justement.
Qu’apportent selon vous les films documentaires sur les musiciens ?
Les concerts donnent la possibilité d’entendre la musique et de percevoir la personnalité des artistes mais tout le monde n’y a pas accès, donc les films s’y substituent. Je crois qu’ils permettent de comprendre le côté humain de ces immenses artistes, l’ingrédient rare qui font qu’ils le sont, et de se sentir en étroite connexion.
Pourquoi avoir souhaité réaliser un nouveau film sur Jacqueline du Pré ?
Il se trouve que j’ai commencé à parler des archives d’Allegro Films, ma société de production qui dispose de la plus grande banque d’images la concernant, aux États-Unis avec le réseau PBS. J’ai attiré l’attention sur le fait que personne dans ce pays n’avait véritablement eu la chance de voir le matériel dont nous disposions sur Jacqueline du Pré, d’autant que ce qui aurait dû être son 80e anniversaire, en janvier dernier, approchait. Ils ont accepté l’idée et comme ils voulaient un angle nouveau, nous avons proposé un film de quatre-vingt-dix minutes incluant le meilleur de la version de mon beau-père, auquel nous avons ajouté des images inédites de masterclasses données alors qu’elle était déjà malade, ainsi qu’un entretien avec son infirmière qui a pris soin d’elle pendant douze ans, Ruth Ann Cannings, et Yo-Yo Ma, de dix ans son cadet, ayant pris des cours avec elle alors qu’elle était aussi déjà souffrante et qui joue aujourd’hui son instrument, le Stradivarius « Davidov ».
Quel fil narratif avez-vous choisi ?
En tant que réalisateur, il faut être très prudent sur l’angle narratif retenu car il détermine ce que le public va ensuite penser de l’artiste. Nous avons donc souhaité donner de la façon la plus honnête possible, l’opinion des personnes qui l’avaient le mieux connue et aborder également sa maladie que mon beau-père, qui était un très bon ami à elle et lui a beaucoup rendu visite sur la fin, avait eu tendance à laisser de côté. Ne l’ayant pas côtoyée personnellement, j’avais sans doute plus de distance pour le faire. Rappelons que c’est dans les années 1970 que Jackie, au sommet de son art, a commencé à ressentir les premiers symptômes de ce qui allait être diagnostiqué peu après comme une sclérose en plaque. Mais ce qui est fascinant avec elle, c’est qu’au-delà de son décès et malgré sa carrière très courte, une dizaine d’années seulement, loin d’être oubliée, elle n’a fait que grandir dans l’imaginaire du public.
Propos recueillis par Anne Payot-Le Nabour
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La Billetterie est ouverte à Verbier
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