ALEXANDRE KANTOROW
Depuis son éclatante victoire au prestigieux Concours Tchaïkovski, Alexandre Kantorow fascine le public par l’intensité de ses interprétations. A 28 ans, il est l’un des principaux ambassadeurs du piano à travers le monde. Outre Chopin, il aborde ici l’exceptionnelle Sonate de Medtner et un monstre sacré : l’ultime Sonate de Beethoven, opus 111.
Programme
FRÉDÉRIC CHOPIN (1810-1849)
Prélude en do dièse mineur op. 45
NIKOLAÏ MEDTNER (1880-1951)
Sonate pour piano N° 1 en fa mineur op. 5
LUDWIG VAN BEETHOVEN (1770-1827)
Sonate pour piano N° 32 en ut mineur op. 111
Kantorow plays Liszt: Isoldes Liebestod, S.447, After Wagner’s Tristan und Isolde (Verbier Festival)
Expérimental, le Prélude Op.45 de Chopin distord un matériau mélodique simple en des modulations chromatiques, procédé remis au goût du jour par Wagner qui glanait alors ses premiers succès.
Novatrice est également la dernière Sonate de Beethoven, « dernier pas qui mène de ce monde-ci dans l’au-delà » selon Wilhelm Kempff, tant le compositeur s’aventure dans les limbes de ce que pouvait proposer le langage compositionnel de son époque.
La découverte de l’œuvre tardive de Beethoven alluma justement la flamme artistique du jeune Medtner, qui compose avec cette Sonate de jeunesse une formidable synthèse des héritages du grand style européen. Ainsi ce premier mouvement, qui semble composé par un Jean-Sébastien Bach qui aurait passé quelques années sous l’influence du romantisme slave. Mais c’est le Finale qui porte le plus la marque de Beethoven, sa pompe épique, sa tension savamment entretenue. C’est avec un enthousiasme certain que nous voyons Alexandre Kantorow, grand spécialiste du répertoire russe, s’emparer de ce joyau.