En coulisses avec…Luc Varnier
32 ans de lumières sur le Verbier Festival |
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Luc et Anatole Varnier © DR |
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Luc Varnier est Responsable de l’éclairage et de la distribution électrique. Avec une équipe de cinq personnes, il supervise l’installation et la gestion de la lumière dans les deux principaux lieux du Festival : la Salle des Combins et l’Église. Ses maîtres mots : anticipation et réactivité.
Comment a commencé votre collaboration avec le Verbier Festival ?
De même que le Directeur technique Erick Sez, avec qui je travaille en étroite collaboration, je suis dans le coup dès la première édition en 1994. Depuis, je m’adapte en fonction de l’évolution des technologies et des sources lumineuses, pour tenir compte notamment des contraintes d’économie d’énergie.
Combien de temps faut-il pour installer une telle batterie de lumières ?
Nous sommes cinq semaines sur place. Cette année, nous sommes arrivés le 3 juillet afin d’être opérationnels le 16, jour de la Cérémonie d’Ouverture. Pendant le Festival, on travaille avec des projecteurs automatisés pour gagner du temps, car il faut sans cesse adapter les éclairages en fonction des concerts. On profite aussi des expériences des années précédentes, pour tirer le meilleur parti des installations, à savoir 90 projecteurs sur la scène des Combins, 30 pour la Salle des Combins et une vingtaine à l’Église, où l’éclairage est plus intimiste.
Un souvenir marquant ?
Oui, un immense coup de stress ! Lors du Concert d’Ouverture en 2010, la première année, aux Combins, la foudre est tombée sur un pylône, plongeant toute la vallée dans le noir. Sans générateurs, on a compté sur les blocs d’éclairage de sécurité pour tenir. La salle était pleine et sous la pluie, impossible d’évacuer. Heureusement, le courant est revenu juste à temps. Grosse frayeur, mais on s’en souvient encore tous.
Et un bon souvenir ?
Une affaire de famille, notre attachement à Verbier. Mon fils aîné Anatole est né en 2006 pendant le Festival. Depuis tout petit, il m’accompagne. Il a attrapé le virus électrique et depuis cette année, il fait partie de l’équipe. La relève est assurée.
Propos recueillis par Jean-Philippe Jutzi
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| LA PHOTO DU JOUR

Rencontres Inédites II 23.07.2025 © Sofia Lambrou
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LE TALK DU JOUR
Leonardo García-Alarcón
Host : Pauline Lambert | 17:00 |
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LE JUKEBOX DU JOUR
Audio > MISCHA MAISKY IN VERBIER (2024)
Vidéo > Carte Blanche à Mischa Maisky (2008)
Pavillon des Combins | 17:30 |
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LA BALADE DU JOUR
L’histoire de Lourtier | 09:15 – 12:15 | Open Air
Guidés par Cherries, experte de la montagne, vous monterez à travers forêts et prairies jusqu’au charmant village de Lourtier. Musique et récits locaux rythment cette balade pour une rencontre inoubliable avec l’âme de la vallée. Durée : 3h45 (retour non compris). En télécabine : Médran > Le Châble – En bus : Le Châble > Champsec – À pied : Champsec > Lourtier.
+ d’info : verbierfestival.com |
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LA MÉTÉO DU JOUR
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La messe (en si) est dite,
Bach ou l’éloge du temps long |
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Leonardo García-Alarcón © Jean-Baptiste Millot |
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L’élaboration de la Messe en si s’échelonna sur près de deux décennies, sans que jamais, semble-t-il, le compositeur, qui l’avait possiblement imaginée comme son testament musical, ne l’entende dans son ensemble. La création intégrale eut lieu plus de quatre-vingts ans après la mort de son génial inventeur. Elle sera donnée pour la première fois cette année au Verbier Festival qui ne l’avait encore jamais programmée. Quel meilleur éloge du temps long ?
De celui qui invite à la réflexion et permet la naissance d’un chef-d’œuvre, si bien qu’il fit dire au philosophe Emil Cioran que si « quelqu’un [devait] tout à Bach, [c’était] bien Dieu ». Ce chef-d’œuvre ne manque d’ailleurs pas, aujourd’hui encore, de susciter les plus vifs débats afin de percer les mystères de ce monument de l’histoire de la musique occidentale, que l’un des premiers éditeurs de l’ouvrage, Hans Georg Nägeli, n’hésitait pas à qualifier « de plus grande œuvre musicale de tous les temps et de tous les pays ». Mais le cœur du débat réside justement dans le fait de savoir, pour rebondir sur le bon mot de Cioran, à quelle communauté de croyants Dieu se devrait d’être redevable. Car pourquoi un luthérien convaincu comme Bach se prit-il à compléter sa messe, d’abord constituée des seuls Kyrie et Gloria au-delà de la réutilisation de certaines cantates préexistantes, et donc a priori achevée selon la liturgie protestante, d’un Credo, d’un Sanctus et d’un Agnus Dei inhérents au rituel catholique ?
Messe brève à part entière, cette première partie luthérienne est en fait le fruit d’une candidature adressée par Bach au nouveau roi de Pologne et électeur de Saxe dont il entendait devenir le compositeur attitré. En manque de reconnaissance, il aspirait alors, au début des années 1730, à quitter son exigeant poste de cantor de Leipzig. Il y démontre en conséquence tout son savoir-faire et sa capacité à embrasser des styles variés, ce qui débouchera, toutefois plus à titre honorifique et après quelques années d’attente, sur l’obtention du poste convoité. Mais une quinzaine d’années plus tard, au crépuscule de son existence, probablement pour faire suite à une commande et répondre à l’obédience de son commanditaire, Bach remet sa messe sur le métier, à laquelle il adjoint des sections propres au rite catholique. Le résultat en est une partition aux dimensions monumentales, pour chœur, cinq chanteurs solistes et orchestre, qui ne cesse d’interroger, sinon d’émerveiller, par son œcuménisme inédit.
Alors, Dieu doit-il quelque chose à Bach ? Ce qui est sûr, c’est que le chef Leonardo García-Alarcón lui doit sa vocation de musicien, lui qui, à l’âge de huit ans, découvrit sa musique, qui ne l’a plus jamais quitté depuis. Jusqu’à cette première à Verbier de la Messe en si qu’il dirige samedi soir. Un éloge du temps long, définitivement.
Anne Payot-Le Nabour
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Janine Jansen
Un dialogue créatif à chaque instant |
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Elle est l’une des violonistes classiques les plus aimées, pour son jeu rayonnant, son engagement et sa fougue qui rendent la musique toujours proche. Janine Jansen est aussi l’une des artistes emblématiques du Verbier Festival où elle revient cette année lors de deux Rencontres Inédites.

Janine Jansen © Lukas Beck
Janine Jansen, vous inspirez de nombreux jeunes musiciens, en particulier violonistes. Avez-vous le souvenir, dans votre jeunesse, de rencontres qui aient changé votre approche de la musique ?
Dans le passé, certainement, ma rencontre avec le pianiste Menahem Pressler. J’ai joué devant lui pour la première fois à l’âge de 12 ans, puis à nouveau, quelques années plus tard, au cours d’une masterclass de piano. Il avait une telle façon de transmettre la musique ! Oui, il a changé ma façon d’écouter et de communiquer. Dans ma vie de musicienne, des rencontres de cet ordre se produisent régulièrement, que je répète avec des collègues pour la première fois ou que je découvre des partitions avec des musiciens que je connais très bien. Ces échanges fécondent des idées, des émotions, dans un développement personnel continu de chacun. Je sors à l’instant d’une répétition avec Sergei Babayan avec qui je n’avais encore jamais joué. Son interprétation est d’une incroyable liberté, tellement inspirante.
Comment renouveler l’approche d’une œuvre déjà jouée des centaines de fois ?
À mes yeux, la question n’est pas de se réinventer soi-même ; pas plus que de réinventer l’œuvre. Ce n’est ni la bonne approche, ni l’objectif. L’interprétation est une question d’authenticité. Vous devez exprimer ce que vous avez à dire dans le moment présent. Nous travaillons pour trouver la liberté et pour essayer des idées qui viennent spontanément. Dans une répétition comme celle d’aujourd’hui, avec de nouveaux collègues, nous devons à chaque moment être attentifs aux autres et confiants dans ce que nous pouvons leur apporter. La musique suppose d’être pleinement dans l’instant et créatifs. C’est un dialogue vivant.
Vous vous êtes passionnée pour les violons de Stradivarius, vous vous impliquez aussi dans la recherche de nouvelles cordes. Quel est pour vous le son idéal ?
J’ai la chance de jouer sur un magnifique Stradivarius qui m’est prêté. L’instrument, l’archet, les cordes sont des outils inestimables, mais le son reste très personnel : sa couleur, ses facettes. Mon son est ma voix, mon archet ma respiration. Mon son idéal ? Un son tellement souple qu’il puisse passer immédiatement de la lumière aux ténèbres, être à ma disposition à chaque instant. Un son toujours vivant. Je ne pense pas seulement aux violonistes, mais à tous les instrumentistes. Nos sons sont nos voix, ils doivent être divers. Nous avons besoin de différences pour que l’art soit vivant et fleurisse.
Avez-vous des attentes particulières pour cette édition 2025 du Festival ?
Comme chaque fois, c’est une joie de se retrouver dans ce cadre avec tant de grands musiciens et amis ! Je suis particulièrement heureuse d’interpréter La Nuit transfigurée de Schoenberg qui est l’une de mes œuvres préférées.
Oui, c’est bon d’être ici !
Propos recueillis par Laetitia Le Guay-Brancovan
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| Grâce à bikesLab, les équipes du Festival se déplacent à vélo.
Depuis 2024, le Festival collabore étroitement avec l’entreprise bikesLab, nouvel acteur romand spécialisé dans l’organisation d’événements et d’animations vélo « clés en main ». Ce partenariat permet à près de 40 collaborateurs-trices du staff de profiter d’un vélo électrique pour toute la durée du festival. Ces derniers offrent une flexibilité optimale et des déplacements responsables à travers la station, entre les différents lieux du festival.
bikesLab est une jeune entreprise basée à Yverdon-les-Bains. Elle accompagne et organise des actions/événements de promotion du vélo en Suisse romande. Son importante flotte de vélos, notamment électriques, offre une solution à chaque organisateur à la recherche d’une solution agile et économique pour assurer la logistique et/ou le déplacement de son staff, des artistes voire d’une partie du public (seniors, PMR).
bikesLab est également engagée dans le développement du cyclotourisme dans la magnifique région des Trois-Lacs (Neuchâtel, Morat, Bienne). Son équipe vous organisera également volontiers une prochaine sortie vélo entre amis ou entre collègue, avec des suggestions d’activités le long de votre balade adaptées à vos envies.
Ainsi, que vous soyez un amateur de cyclotourisme, un débutant à la recherche de sensations et/ou d’un vélo adapté voire un responsable d’entreprise/événement chargé d’organiser une activité conviviale et durable en plein air, bikesLab sera là pour vous accompagner ! Contactez-les sans attendre pour faire plus ample connaissance.

bikeslab.ch – 077 / 402 77 50 |
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La Billetterie est ouverte à Verbier
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