VICTORIA POSTNIKOVA
Viktoria Postnikova célèbre les 50 ans de la disparition de Chostakovitch d’une façon audacieuse, en associant la première Sonate pour piano et la Sonate pour violon et piano – qu’elle interprète aux côtés de son fils, le violoniste Sasha Rozhdestvenskiy – à la quatorzième Symphonie dans sa rare version pour piano, voix et percussions. Une plongée saisissante dans l’univers intense et profond du compositeur.
Programme
Entracte
DMITRI CHOSTAKOVITCH (1906-1975)
Distribution
- Viktoria Postnikova piano
- Sasha Rozhdestvensky violon
- Ekaterina Bakanova soprano
- Alexandros Stavrakakis basse
- Fedor Khandrikov percussions
© arte
En 1926, dans l’effusion glorieuse de la Révolution et le climat d’intense liberté artistique qui traversait ces années-là, Chostakovitch compose sa première Sonate pour Piano, portant alors justement le nom d’ « Octobre ». D’une modernité foisonnante et iconoclaste, elle puise ses inspirations aussi bien dans le dodécaphonisme que dans la musique de Bartók. Son climat général est celui d’un tonnerre impétueux, Chostakovitch assaillant sa tonalité principale (Do majeur) de toutes parts, la faisant ensuite s’effondrer dans un geste fort en symbolique.
Quarante-trois ans plus tard, Chostakovitch vieillissant ne peut se défaire de son obsession pour la mort, et compose sa quatorzième et avant-dernière Symphonie. Inspirée des Kindertotenlieder de Mahler et des Chants et danses de la mort de Moussorgski, et suivant immédiatement la treizième Symphonie « Babi Yar » commémorant les massacres du même nom, elle développe une forme extrêmement originale en 11 mouvements chantés, à mi-chemin entre la symphonie et le cycle de Lieder, sur des poèmes de Garcia Lorca, Apollinaire ou encore Rilke. Une œuvre suffisamment importante pour le compositeur selon lequel la Quatorzième Symphonie serait « le sommet de mon travail. Tout ce que j’ai écrit ces dernières années n’était qu’une préparation à cette composition » .