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voix

POSTNIKOVA / SEMENCHUK / HUSEYNOV

Chostakovitch

Elle est la légende du piano russe de l’immédiat après-guerre : Viktoria Postnikova célèbre les 50 ans de la disparition de Chostakovitch d’une façon audacieuse, associant les deux Sonates pour Piano du compositeur à la quatorzième Symphonie dans une version rarissime pour piano et voix.

Programme
DMITRI CHOSTAKOVITCH (1906-1975)
Sonate pour piano N° 1 en do majeur op. 12
Sonate pour piano N° 2 en si mineur op. 61

Entracte

DMITRI CHOSTAKOVITCH
(1906-1975)
Symphonie N° 14 en sol mineur op. 135 (version pour piano et voix)

En 1926, dans l’effusion glorieuse de la Révolution et le climat d’intense liberté artistique qui traversait ces années-là, Chostakovitch compose sa première Sonate pour Piano, portant alors justement le nom d’ « Octobre ». D’une modernité foisonnante et iconoclaste, elle puise ses inspirations aussi bien dans le dodécaphonisme que dans la musique de Bartók. Son climat général est celui d’un tonnerre impétueux, Chostakovitch assaillant sa tonalité principale (Do majeur) de toutes parts, la faisant ensuite s’effondrer dans un geste fort en symbolique. 

Le climat n’est pas le même dans la seconde Sonate, composée en 1943 : l’URSS est en guerre, et si Chostakovitch est un héros national depuis la Symphonie  « Léningrad » deux ans plus tôt, la période est toujours aux doutes et aux angoisses. Une impression particulièrement palpable dans le premier mouvement et ses métriques irrégulières et mouvantes, comme dans le deuxième, une profonde et douloureuse lamentation. Quant au Final, il est d’une construction si élaborée et aboutie qu’il est à lui seul plus long que l’entièreté de la première Sonate ! 

Vingt-six ans plus tard, Chostakovitch vieillissant ne peut se défaire de son obsession pour la mort, et compose sa quatorzième et avant-dernière Symphonie. Inspirée des Kindertotenlieder de Mahler et des Chants et danses de la mort de Moussorgski, et suivant immédiatement la treizième Symphonie  « Babi Yar » commémorant les massacres du même nom, elle développe une forme extrêmement originale en 11 mouvements chantés, à mi-chemin entre la symphonie et le cycle de Lieder, sur des poèmes de Garcia Lorca, Apollinaire ou encore Rilke. Une œuvre suffisamment importante pour le compositeur selon lequel la Quatorzième Symphonie serait « le sommet de mon travail. Tout ce que j’ai écrit ces dernières années n’était qu’une préparation à cette composition » .