La virtuosité de Scarlatti au clavecin était telle que lorsqu’il jouait, « on aurait dit que mille diables étaient au clavier ». Ses 555 sonates introduisent des prouesses techniques révolutionnaires, comme le croisement des mains. Dans le style, elles associent polyphonie baroque, lyrisme et grandeur étincelante de la cour d’Espagne où travaillait Scarlatti. On peut entendre toutes ces caractéristiques au cours des quatre sonates de ce soir. Deux rapides, deux lentes, elles ont également une structure typique de Scarlatti, en ce sens que chacune d’entre elles est composée d’un seul et unique mouvement court.
Publiée en 1780, la Sonate pour piano N° 50 de Haydn s’ouvre sur un Allegro con brio endiablé. Suit un Largo e sostenuto qui fait écho au baroque par ses rythmes pointés, dignes d’une ouverture à la française. Il est suivi sans transition par un rondo mariant lumière et sobriété. Écrite presque en même temps la Sonate K331 de Mozart, célèbre par la marche turque de son Finale, s’ouvre sur un thème et variations. La première sonate pour piano de Beethoven, composée en 1796, comporte quatre mouvements au lieu des trois habituels à l’époque. Elle est souvent surnommée la « Petite Appassionata », car elle partage la tonalité de Fa mineur et la turbulence de l’Appassionata plus tardive.