Les Noces de Figaro de Mozart a connu un succès immédiat lors de sa création à Vienne en 1786. Bien qu’il reprenne la structure traditionnelle des conflits amoureux, des tromperies et des malentendus, cet opéra s’en distingue par plusieurs aspects. Initialement tiré d’une pièce de théâtre française de Beaumarchais de 1784, cette œuvre a été interdite en Autriche en raison de sa représentation négative de la noblesse. Pour présenter leur adaptation, Mozart et son librettiste Da Ponte ont dû obtenir une autorisation spéciale de l’empereur. De plus, les protagonistes principaux sont deux modestes serviteurs. L’opéra présente également le premier grand rôle travesti, Cherubino, joué par « une jeune et très jolie femme ». Le tout est accompagné d’un flux incessant d’arias mémorables, introduit par l’une des plus sublimes ouvertures composées par Mozart.
L’histoire se déroule trois ans après que Figaro est aidé son maître, le Comte Almaviva, à épouser sa bien-aimée, Rosina. Figaro doit maintenant épouser Susanna, la servante de la Comtesse, mais les yeux du Comte s’égarent et il souhaite rétablir la tradition abolie selon laquelle, lors de la nuit de noces d’une servante, son seigneur a un droit de cuissage sur elle. L’intrigue qui en résulte voit Figaro tromper le Comte, la Comtesse et Susanna donner des leçons à leurs hommes, un adolescent multiplier les béguins et une dette cruelle se transformer en une seconde chance d’amour et de parentalité.