BÉJART BALLET LAUSANNE

« L’Oiseau de Feu est le Phoenix qui renaît de ses cendres. Le Poète comme le Révolutionnaire est un oiseau de Feu », disait Béjart. Pour sa chorégraphie du ballet de Stravinsky, Béjart délaisse l’histoire littérale du conte pour interroger la symbolique de la figure du Phénix, et la mettre en résonance avec celle du compositeur : musicien exilé, en proie à une révolution dans son pays d’origine, mais lui-même révolutionnaire par sa musique. Il en découle une chorégraphie de chair et de mouvement, où le corps se fait pantin articulé soumis aux turbulences d’une musique qui ne cesse jamais d’être physique. 

Quant à « Béjart et Nous », présenté en seconde partie, il se présente comme une rétrospective de l’inventivité du Maître, disparu en 2007. Conçu comme un hommage, sur des musiques de Offenbach, Mozart ou Strauss, la chorégraphie constitue peut-être le meilleur moyen de transmettre et perpétuer parmi les danseurs et le public l’héritage d’un géant.