RENCONTRES INÉDITES IV

Le Trio N° 39 de Haydn est original à plus d’un titre : outre les influences populaires qui lui ont valu son sous-titre de «Tzigane », il s’affranchit de la traditionnelle forme sonate pour développer une cantilène printanière, ou les cordes se greffent l’un après l’autre à une ligne de piano épurée.

Pièces rares datant de la jeunesse du compositeur et marquées par l’influence de Mozart, les Quatuors avec Piano de Beethoven donnent au clavier à la fois le rôle de moteur rythmique et de chantre du lyrisme. L’ambiance du troisième Quatuor en do majeur est légère et printanière, évoluant entre la bonhomie allègre et la quiétude méditative. On y trouve nombre de motifs et de mélodies que le compositeur exploitera plus tard dans d’autres œuvres, comme les Sonates pour piano.

Autre chef-d’œuvre oublié, le Quatuor pour piano et cordes en si bémol majeur op. 41 de Saint-Saëns hume le même air revigorant et enjoué, ce qui s’explique peut-être par le fait qu’il fut composé l’année du mariage du compositeur et de la naissance de son fils. Alternant de lyriques unissons de cordes avec des sections plus tempétueuses, l’œuvre se termine par un brillant Finale récapitulant plusieurs motifs des différents mouvements.