En coulisses avec…Luan Amorim
Entreprise familiale Amorim Fine Violons |
|
| Luan Amorin et son père Luiz dans leur atelier éphémère à la Cordée des Alpes © DR |
|
L’entreprise familiale Amorim Fine Violins a des origines peu banales. Quelles sont-elles ?
Nous sommes une famille de luthiers d’origine brésilienne. Mon père Luiz, peintre et sculpteur, est devenu luthier lorsque mon frère aîné a commencé à jouer du violoncelle. Il est tombé amoureux de l’instrument et a voulu en fabriquer un lui-même. C’est comme ça que l’histoire a commencé, en 2001. Aujourd’hui, aux côtés de Luiz, mon frère Gaian, ma mère Bettina et moi perpétuons ce savoir-faire ancestral à Crémone — berceau du violon — où nous nous sommes installés il y a huit ans.Vous êtes partenaire du Verbier Festival depuis 2022. En quoi consiste votre activité ?
Chaque année, nous venons toute la famille pour accompagner des musiciens du monde entier. Ils n’ont pas leur luthier à proximité, alors que les instruments souffrent des variations d’humidité et de température.Nous sommes là pour les examiner, les réparer au besoin et garantir qu’ils sonnent au mieux pour les concerts. Ces rencontres avec des musiciens de très haut niveau nous permettent aussi d’obtenir des retours précieux pour continuer à améliorer nos instruments.Votre entreprise est-elle devenue une référence dans le domaine ?
Absolument, à l’échelle mondiale. Des musiciens renommés jouent sur nos instruments, comme Leonidas Kavakos ou Giuseppe Gibboni. Mon père est réputé pour fabriquer des instruments au son proche des anciens et il s’est fait une spécialité de copies de violons célèbres.Vous avez installé un atelier éphémère à la Cordée des Alpes. Qu’y voit-on ?
En plus de l’établi où travaille mon père, nous avons une exposition pour faire découvrir au public tout le processus de fabrication d’un violon. Une immersion unique dans l’art de la lutherie, mêlant histoire, science et passion. Nous exposons aussi un Stradivarius de 1734, ainsi que des analyses scientifiques révélant l’état interne et les restaurations d’un instrument. Ces techniques permettent une transparence totale sur leur valeur et leur état de conservation.
Propos recueillis par Jean-Philippe Jutzi
|
|
| LA PHOTO DU JOUR

Béjart Ballet Lausanne 18.07.2025 © LaureN Pasche
|
|
LE TALK DU JOUR
Alain Dufaux et Claire-Aimée Allyndrée, VF Collection Host : Pauline Lambert | 15:00
Bruno Monsaingeon Host : James Jolly | 17:00
Pavillon des Combins |
|
LE JUKEBOX DU JOUR
Audio > Album VF Gold A BEETHOVEN JOURNEY
Vidéo > Gábor Takács-Nagy (2024)
Pavillon des Combins | 17:30 |
|
LA BALADE DU JOUR
La Planie
Départ et point culminant : Les Ruinettes (2’191m)
Type d’itinéraire : traversée. Adapté pour : familles avec jeunes enfants / avec poussette, personnes de tout âge. Dénivelé 17m. Longueur 9km+ d’info : verbier4vallees.ch |
|
LA MÉTÉO DU JOUR
 |
|
Leonidas Kavakos,
Bach en petit comité |
|

Leonidas Kavakos © Marco Borggreve |
|
Fidèle parmi les fidèles du Verbier Festival, Leonidas Kavakos consacre cette année deux concerts au violon de Jean-Sébastien Bach. Premier volet ce matin à l’Église, pour une intégrale des concertos.
« Lorsque j’ai découvert le Concerto pour violon en ré mineur de Jean-Sébastien Bach dans les années 1980, je me suis senti aussi heureux qu’en jouant le Concerto pour violon de Brahms. Un monde incroyable s’ouvrait » raconte Leonidas Kavakos. Pour le violoniste, né à Athènes en 1967, les années de de sa découverte de Bach sont aussi celles de son entrée fulgurante sur la scène musicale : premier prix au concours Sibelius en 1985, premier prix au concours Paganini en 1988.
Aujourd’hui soliste de renommée internationale pour sa technique infaillible et la pureté de son jeu, Kavakos est aussi un chef d’orchestre reconnu. Sa vocation ? Elle s’impose à lui quand il participe, à 14 ans, à l’Orchestre des Jeunes de l’Union Européenne et joue sous la direction de Claudio Abbado et Georg Solti : « Je ne suis pas devenu musicien pour faire carrière, mais à cause de la beauté du concert », confiait-t-il en 2009. « J’ai grandi avec la conscience de la responsabilité d’être un artiste, dimension qui était très importante dans ma famille. » Responsabilité, réflexion, profondeur. Quand un journaliste lui demande quels seraient les convives d’un dîner idéal, Kavakos répond : « Aristote, Socrate, Platon, Alexandre le Grand, le grand sculpteur Phidias et des artistes de la Renaissance pour les écouter parler. » Les trois objets qu’il emporterait sur son île déserte ? « Mon violon, L’Odyssée, un crayon et un papier pour écrire ».
« Ma voix dans Bach »
Le lien de Leonidas Kavakos à Jean-Sébastien Bach a mûri au fil de longues années d’appropriation personnelle ; y compris, un temps, avec une copie d’archet d’époque pour explorer en particulier les questions d’articulation et d’expression. « C’est avec cet archet que j’ai lentement trouvé ma voix dans Bach » précise le violoniste. L’aboutissement de cette aventure est d’abord l’intégrale remarquée des Sonates et partitas pour violon seul sortie chez Sony Classical en 2022.
En mars dernier, Leonidas Kavakos était de retour au disque avec les concertos pour violon de Bach qu’il propose dans une approche renouvelée, plus intimiste avec les musiciens de l’Ensemble Apollon : « Je voulais essayer de jouer les concertos avec un effectif minimal ». Rien d’incohérent sur le plan historique. L’orchestre de la cour de Cöthen, pour lequel Bach a très probablement écrit ses concertos ne comportait en effet qu’un petit nombre d’instrumentistes réguliers, Bach dirigeait du clavecin. « Les concertos ont des caractéristiques très différentes, indique Leonidas Kavakos. Le Ré mineur, par exemple, est le plus dramatique – plus sombre et plus puissant que ses compagnons ; le Mi majeur est comme un soleil pur … » Aux quatre concertos pour violon seul s’ajouteront ce matin à l’église de Verbier le célèbre Concerto pour deux violons en ré mineur BWV 1043 où l’archet de Leonidas Kavakos dialoguera avec celui du très réputé Ilya Gringolts.
Laetitia Le Guay-Brancovan
|
|
Bruno Monsaingeon,
L’œil écoute |
|
Glenn Gould, Yehudi Menuhin, Klaus Mäkelä… dans ses nombreux films sur la musique, qui tous ont fait date, le réalisateur Bruno Monsaingeon a su instaurer un dialogue original entre l’œil et l’oreille.
« Il faut attirer l’attention inconsciente du spectateur par le détail, zoom ou gros plan, lui apprendre à lire en quelque sorte, guider son oreille par l’œil » déclare Bruno Monsaingeon dans Filmer la musique (Éditions de la Philharmonie de Paris, 2023), un passionnant livre d’entretiens où le réalisateur revient sur son parcours et sur son travail. Filmer des interprètes ne saurait en aucun cas suivre platement le cours de l’œuvre qu’ils jouent : l’image doit en proposer une lecture parallèle et complémentaire. Pas question, par exemple, de braquer l’objectif sur le hautbois qui entame son solo ou la main droite du pianiste qui énonce la mélodie. Trop facile, trop attendu, et surtout redondant. « Je rêve d’en finir avec la tutelle de la partition. Je voudrais me libérer d’un découpage qui découle du seul texte musical et nous aveugle sur l’essentiel, qui se trouve hors partition » poursuit-il, expliquant la nécessité d’inventer un autre récit, de concevoir une mise en scène de la musique pour la caméra.
C’est à partir de ces principes que Bruno Monsaingeon a bâti une filmographie mainte fois distinguée pour son originalité et sa sensibilité musicale. Les portraits de Glenn Gould et Yehudi Menuhin, au début des années 1970, ont forgé sa réputation, entretenue ensuite par de mémorables rencontres avec Sviatoslav Richter, Guennadi Rojdestvenski, Dietrich Fischer-Dieskau, Marie-Claire Alain ou Maurizio Pollini, des captations de concert de Barbara Hendricks ou Grigory Sokolov. Sans oublier un vibrant hommage, à base d’archives, au violoniste David Oïstrakh.
Si Bruno Monsaingeon s’est fait un nom par la caméra dans le milieu musical, c’est par l’archet qu’il l’a appréhendé. Il débute le violon tard, à 13 ans, après avoir entendu sur un 78 tours, Menuhin jouer une Danse hongroise de Brahms. « J’ai été frappé par la beauté du son et sa pureté ». La filmographie imposante de Monsaingeon – une centaine de films – honore essentiellement des légendes d’hier, mais elle n’oublie pas les jeunes interprètes d’aujourd’hui comme en témoignent Piotr Anderszewski, voyageur intranquille, parcours hivernal en train à travers la Pologne et la Hongrie avec le pianiste ; Vers la flamme, qui présente le jeune et brillantissime chef finlandais Klaus Mäkelä ; ou encore, un nouvel opus récemment consacré à Thibaut Garcia, « guitariste de génie ». Autant d’artistes fascinants que le réalisateur, intarissable conteur, jamais en panne d’anecdotes et de piques, notamment contre l’esthétique de la télévision, ne manquera pas d’évoquer lors de son Talk tout en rappelant sa devise : « Filmer n’est pas enregistrer, ni restituer des informations, c’est bâtir une narration. »
Laetitia Le Guay-Brancovan
|
|
Clara Schlotz,
Lauréate du Prix 2025 du Rotary Club de Verbier Saint-Bernard |
|
Romaine Tavernier – Présidente du Rotary Verbier Saint Bernard, Clara Schlotz – gagnante du Prix 2025, Jérôme Viellet, Stephen McHolm – Directeur Academy & Développement culturel et Jérémy Mock © Valentina Pagnanini
La jeune violoncelliste Clara Schlotz, lauréate du Prix 2025 du Rotary Club de Verbier Saint-Bernard.
Créé il y a plus de cent dix ans et présent dans le monde entier avec 1,2 million de membres, le Rotary Club a pour vocation d’améliorer les conditions de vie à l’échelle globale. Ses actions couvrent des domaines essentiels tels que l’alphabétisation, la promotion de la paix, l’accès à l’eau potable et à la santé, notamment à travers la lutte pour l’éradication de la polio. Le Rotary soutient principalement des œuvres et associations caritatives, mais intervient également en faveur de la culture.
Depuis 2013, le Rotary Club Verbier Saint-Bernard témoigne de son attachement au Verbier Festival en attribuant un prix de CHF 5’000.- francs à un ou une jeune interprète suisse de l’Academy, qu’il s’agisse d’un·e soliste ou d’un·e artiste lyrique. Le nom du ou de la lauréat·e est proposé au Rotary Club par le Verbier Festival. Plusieurs lauréats des éditions précédentes, comme la violoncelliste Estelle Revaz et la pianiste Fanny Monnet, se sont ensuite illustrés sur la scène musicale internationale.
Cette fidélité au Festival au fil des années a été rendue possible grâce à la générosité des membres du Rotary, notamment Jérôme Viellet et Guy Morand.
Cette année, c’est la talentueuse Clara Schlotz qui a reçu le Prix 2025 du Rotary Club Verbier Saint-Bernard. Âgée de 20 ans et originaire de Lausanne, Clara occupe le poste de violoncelle solo au sein du Verbier Festival Orchestra pour l’interprétation de L’Oiseau de feu de Stravinsky cet été — un rôle qu’elle avait déjà assuré avec talent l’an dernier. Elle fait partie de la grande famille du Verbier Festival depuis plusieurs années : d’abord en tant que membre du Verbier Festival Junior Orchestra pendant trois saisons, puis, depuis l’an passé, au sein du VFO.
|
|
|
La Billetterie est ouverte à Verbier
|
|
|
|
|