Publiée en 1776, la Sonate pour clavier N° 47 en si mineur de Haydn s’éloigne rarement d’un phrasé anxieux et coupé avec une tonalité mineure même son Menuet central en si majeure comporte un trio central plus tourmenté. Les turbulences caractérisent également les deux premiers mouvements, techniquement féroces, de la Sonate pour piano N° 2 de Chopin (1839). Ces mouvements, bien que ponctués de sections plus chaleureuses, évoquent des tonalités nocturnes.
S’ensuit la célèbre Marche funèbre qui voit le jour en 1837 en tant que pièce autonome.
Un bref Presto final, semblable à une étude, vient ensuite élever la virtuosité, ajoutant une morosité déroutante. Cette atmosphère est très différente du lyrisme cantabile ensoleillé présent dans le thème et les variations de « Là ci darem la mano » de Don Giovanni de Mozart en 1827.
La musique pour clavier de Rameau, composée au cours de la première moitié des années 1720, est également empreinte de poésie lyrique, de lignes mélodiques sophistiquées et d’une grande virtuosité.