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musique de chambre

QUATUOR ÉBÈNE / MARTIN FRÖST

Mozart, Tchaïkovski

Mozart et Tchaïkovski partagent le don d’élaborer des mélodies à la fois légères et profondes, dont on explore encore aujourd’hui les insondables profondeurs. Ils nous reviennent sous les doigts de Martin Fröst, grand spécialiste de ce répertoire, et du Quatuor Ébène.

Programme
WOLFGANG AMADEUS MOZART (1756-1791)
Quintette avec clarinette en la majeur K. 581

Entracte

PIOTR ILYITCH TCHAÏKOVSKI
(1840-1893)
Quatuor à cordes N° 3 en mi bémol mineur op. 30

Si le Quintette avec clarinette de Mozart a encore aujourd’hui les faveurs d’un large public, c’est sans doute grâce à sa faculté à mettre en valeur son instrument vedette de façon discrète, dissimulant sous un subtil contrepoint les envolées virtuoses et les couleurs si spécifiques apportées par cet instrument. Mozart atteint également, dans cette oeuvre, un sommet en termes de synthèse, parvenant à convoquer public et musiciens d’un concert de musique de chambre à une scène d’opéra, par la grâce d’une simple rupture de forme, telle que celle qui intervient dans le Finale où, d’un coup d’un seul, les artistes se mettent à dialoguer lors d’un récitatif qui a tout de la scène du pardon des Noces de Figaro. Martin Fröst, auteur il y a de cela plus de vingt ans d’une gravure légendaire de ce quintette, revisite une des œuvres les plus marquantes de son répertoire. 

Le plus rare Troisième Quatuor à Cordes de Tchaïkovski tient également une place à part dans le répertoire des quartettistes. Profondément slave dans son propos, le moindre contrechant a la texture du russe, rendant musicalement l’articulation ondoyante de cette langue. Sommet émotionnel de l’oeuvre, le troisième mouvement, joué avec sourdine, nous transporte tout droit dans une église orthodoxe, où la verticalité implacable d’accords joués fortissimos alterne avec le lyrisme suranné d’une mélodie en si majeur accompagnée de ponctuations syncopées.