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Du chalet luxueux à l'auberge de charme, trouvez votre havre musical.
Salles & Accessibilité
Des salles modernes au confort optimal, accessibles à tous les mélomanes.
Se restaurer
Savourez la gastronomie locale entre deux concerts d'exception.
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Flex pack
Réduction de 20% à partir de 7 concerts achetés pour le programme Mainstage.
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Bagnard
40% de réduction pour les résidents de la Commune de Val de Bagnes (hors Carré Or et cat. C).
RailAway
Le Verbier Festival, en partenariat avec RailAway, vous offre une réduction de 30 % sur vos billets de train pour Verbier
Moins de 35
Pour les adultes de moins de 35 ans pour tous les concerts Mainstage.
Étudiants
Pour les étudiants sur présentation d’un justificatif pour tous les concerts Mainstage.
Enfants
Pour les enfants de moins de 16 ans pour tous les concerts Mainstage (hors Carré Or et concerts de l’Academy).
Pass combins
Assistez à tous les concerts du soir à la Salle des Combins (Carré Or) du 17.07 au 03.08.2025. Contactez la billetterie pour acheter votre Pass.
Ravel 150
Inclut les deux concerts de Jean-Efflam Bavouzet le 17 juillet 2025.
Soloists & Ensembles
L’Academy recherche dans le monde entier les pianistes, violonistes, altistes, violoncellistes et trios et quatuors les plus prometteurs pour intégrer son programme.
Atelier Lyrique
Ce programme intensif de trois semaines, proposé en été, permet aux chanteurs de se produire sur scène et de tisser des liens précieux au sein du célèbre Verbier Festival.
Creative Project Development
La Creative Project Development Residency offre à un jeunes artiste imaginatif et entreprenant la possibilité de développer et d’animer un projet original.
Audio Recording
Une opportunité unique de travailler aux côtés d’une équipe d’enregistrement professionnelle pendant le Verbier Festival.
VFJO
Le Verbier Festival Junior Orchestra (VFJO) est un programme international de formation orchestrale destiné aux jeunes musiciens âgés de 15 à 18 ans.
VFO
Le Verbier Festival Orchestra (VFO) est un rite de passage pour les jeunes musiciens exceptionnels d’aujourd’hui.
Conducting
Le Conducting Programme offre un tremplin aux chefs d’orchestre émergents qui seront bientôt à la tête des formations orchestrales les plus réputées.
VFCO
Le Verbier Festival Chamber Orchestra est l’ambassadeur mondial du Verbier Festival.
UNLTD Summer 2025
Le Cinéma
Six concerts épatants de nos artistes phares, dans un Cinéma de Verbier réinventé pour UNLTD cet été.
La Chapelle
Une expérience musicale intime avec quatre concerts à la bougie, invitant à la contemplation et à la méditation.
South
Le late-shift du Festival. Quatre concerts où les genres s’entrechoquent et dépassent les frontières.
ideaLAB
Le laboratoire d’idées qui explore la musique sous toutes ses coutures et met la créativité en effervescence.
Buskers
KiDS Summer 2025
Concerts, ateliers créatifs, jeux musicaux en plein air et un camp de contes inédit — VF KiDS offre des moments magiques aux enfants de tous âges pendant le Verbier Festival.
Storytellers à l'école
Storytellers nourrit la passion pour les mots, l’art et la musique à travers une histoire célèbre.
Zoo
Plongez dans un monde d’imagination à travers les yeux des VF KiDS.
Le monde de Ludwig
Exposition interactive pour petits et grands.
Verbier Festival Gold
Les trésors des archives du Verbier Festival.
VF Collection
Un projet patrimonial ambitieux qui prolonge notre mission artistique et éducative au-delà de l’été.
Apple Music Classical
Le Verbier Festival a le plaisir de s’associer avec la plateforme de streaming Apple Music Classical.
Jukebox
Un espace audiovisuel immersif des archives du Festival.
Broadcast and streaming
Grâce à ses partenaires, le VF partage ses concerts en direct ou en différé avec les mélomanes du monde entier.
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L’association des Amis est un groupe de donateurs mélomanes dont le soutien fut essentiel à l’essor du Festival.
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Le Quotidien du 03 août 2025 !
François Reyl, associé principal et Vice-Président du Conseil d’administration de la banque genevoise Reyl Intesa San Paolo, est Président du Conseil de Fondation du Verbier Festival depuis octobre 2024. Sa carrière internationale ne l’a jamais éloigné de ses deux passions : son profond
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En coulisses avec…François Reyl « Ancré localement, rayonnant à l’international »
François Reyl, associé principal et Vice-Président du Conseil d’administration de la banque genevoise Reyl Intesa San Paolo, est Président du Conseil de Fondation du Verbier Festival depuis octobre 2024. Sa carrière internationale ne l’a jamais éloigné de ses deux passions : son profond attachement pour Verbier et son amour de la musique.
Comment en êtes-vous venu à succéder à Peter Brabeck-Letmathe ?
Très naturellement. J’étais membre du Conseil de Fondation depuis quatre ans. Peter avait pour ambition de créer une nouvelle fondation pour lancer le projet de centre culturel. La question de sa succession s’est posée ; lui et Martin Engstroem m’ont proposé cette présidence, que j’ai acceptée avec plaisir.
Quel est le rôle du Conseil de Fondation, celui de son président en particulier ?
Nous nous réunissons quatre fois par an, parfois plus selon l’actualité. On discute des orientations stratégiques. Nous validons les propositions de la direction, qui sont généralement excellentes ; nous faisons aussi des suggestions. L’entente est très bonne, c’est un réel échange. Personnellement, je suis là pour donner de l’élan, du leadership et accompagner les projets.
Quel regard portez-vous sur les projets de développement international ?
Le VF compte parmi les cinq principaux festivals au monde en termes de notoriété, de reconnaissance par l’industrie musicale, par les artistes, par les élèves de l’Academy. Il devient une marque. Il est donc naturel de le faire rayonner au-delà de la Suisse, tout en gardant un fort ancrage local. L’expansion internationale, si elle est maîtrisée, est une opportunité formidable d’attirer un nouveau public.
Le VF dépend grandement de ses mécènes et sponsors. Un axe de développement pour l’avenir ?
Jusqu’ici, l’essentiel repose sur les réseaux personnels, l’engagement des membres du conseil, de la direction et des Amis. Si nous voulons pérenniser et faire grandir le festival, nous devons structurer notre recherche de financements comme une activité à part entière. C’est une priorité pour l’avenir.
LE TALK DU JOUR Martin T:son Engstroem
Host : Bertrand Dermoncourt | 17:00
Pavillon des Combins
LE JUKEBOX DU JOUR Vidéo > Zubin Mehta (29 juillet 2015)
Pavillon des Combins | 17:30
LA BALADE DU JOUR Finale à Clambin
Depuis Médran suivez des sentiers paisibles à travers la forêt de Clambin avec la guide de montagne Cherries. En chemin, des musiciens du Festival offrent des intermèdes musicaux. La balade se termine au célèbre restaurant d’altitude Chez Dany. Une manière musicale et rafraîchissante de conclure votre expérience au Verbier Festival. Durée : 2h30. Distance de marche : 4.5 km. Niveau de difficulté : modéré. + d’info verbierfestival.com
tous les jours de 9:00 à 17:00,
Rue de Médran 12, 1936 Verbier
ou par télephone au +41 (0)848 771 882 ticketing@verbierfestival.com
Le Quotidien du 02 août 2025 !
Premier prix au Concours de Montréal en 2013, Marc Bouchkov s’est vite imposé sur les scènes internationales, en soliste comme en musique de chambre, par un jeu combinant beauté du son, technique impeccable, chaleur expressive et raffinement.
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En coulisses avec…Hervé Boissière
« Le parfum, c’est la musique. Le flacon doit être à la hauteur »
Co-Directeur Général du Verbier Festival aux côtés de Martin Engstroem, promoteur de musique classique depuis plus de 30 ans, pionnier de la diffusion numérique avec la création en 2008 de la plateforme medici.tv, Hervé Boissière est sur tous les fronts.
Comment se passe cette deuxième année en tant que Co-Directeur ?
Extrêmement bien. Les concerts sont sublimes. Côté public, c’est un grand succès, avec une forte augmentation de la fréquentation. Les nouvelles activités comme les Talks ou le Jukebox créent une belle ambiance. Tout Verbier vit au rythme du Festival.
Comment vous répartissez-vous le travail avec Martin Engstroem ?
On partage tout, on forme un duo très complémentaire. Martin a toute l’histoire du Festival, ce qui est précieux. Il apporte de la sagesse, de l’expérience. J’apprends énormément à ses côtés. Il dirige la programmation, qui se prépare deux à trois ans à l’avance. Moi, je m’occupe principalement du développement, avec un plan stratégique défini avec le comité de Fondation pour les cinq prochaines années.
Pouvez-vous nous en dire davantage à ce sujet ?
2026 sera une année très active en Asie avec un Verbier Festival à Shenzhen en Chine en janvier-février, la Corée du Sud en avril et une grosse tournée au Japon en octobre avec Mao Fujita. À chaque étape, il ne s’agira pas simplement d’une tournée, mais de véritables résidences, incluant des masterclasses, des rencontres et des Talks. 2027, quant à elle, sera davantage orientée vers l’Europe et les États-Unis, avec notamment un rendez-vous majeur à New York, au Carnegie Hall.
Développement à l’international sur le modèle d’Art Basel, innovations constantes sur le site de Verbier, c’est une grosse machine à faire tourner…
Absolument ! Le travail en coulisses de toutes nos équipes est extraordinaire. Il y a le personnel à plein temps à Vevey (une vingtaine de personnes), le staff d’été (une centaine) et les quelque cent trente bénévoles. Avec les prestataires externes, il faut trois cents personnes pour faire tourner le Festival. J’aime cette image : le parfum du Verbier Festival, c’est les artistes et leur musique sublime ; nous leur devons un flacon qui soit à leur hauteur.
LE TALK DU JOUR Jacqueline du Pré : Genius and Tragedy Matthew Percival, Mischa Maisky et Clara Schlotz
Host : Jack Pepper| 15:00Pedja Mužijević, Stephen McHolm et Christina Nam
Host : Jack Pepper | 17:00
Pavillon des Combins
LE JUKEBOX DU JOUR Audio > TRIFONOV CHAMBER MUSIC (2022) Vidéo > Daniil Trifonov (2012)
Pavillon des Combins | 17:30
LA BALADE DU JOUR En route vers hoplà
Montée jusqu’à La Chaux avec des pauses musicales en chemin. À l’arrivée, profitez de hoplà : concert latin jazz avec Yilian Cañizares, vue imprenable sur les sommets, et restauration sur place.
+ d’info verbierfestival.com
Premier prix au Concours de Montréal en 2013, Marc Bouchkov s’est vite imposé sur les scènes internationales, en soliste comme en musique de chambre, par un jeu combinant beauté du son, technique impeccable, chaleur expressive et raffinement. Le public de Verbier qui a pu l’entendre avec Mao Fujita en 2023 n’oubliera pas de sitôt leur intégrale des Sonates pour violon et piano de Beethoven. Le violoniste prête ce soir son archet au très virtuose Concerto de Brahms.
Né dans une famille de musiciens, le jeune Bouchkov grandit environné par le violon dont on joue chez lui comme on parlerait une langue maternelle. « Le violon est un instrument magique, complet, doté d’une histoire. Le comprendre dans toute sa splendeur est un Art avec un A majuscule. Pour un violoniste, c’est un préalable à l’art de la musique. Je viens de relire le formidable traité du grand pédagogue Leopold Auer qui en parle en ces termes. Il explique notamment comment travailler musicalement gammes et études pour que chaque note compte musicalement. Que chacune ait du sens, même dans une gamme ou un arpège (il y en a beaucoup au début du Concerto pour violon de Brahms !), cette idée me guide et m’inspire. Auer rappelle encore ce que ses différents maîtres affirmaient : le son doit nous rapprocher le plus possible de nos émotions. »
Comment aborder un chef d’œuvre aussi redoutable que le Concerto de Brahms ?
L’œuvre est magique, l’orchestration fabuleuse, la forme inouïe. Le premier mouvement, épique, est suivi d’un Adagio phénoménal : de la pure musique de chambre entre le violon et l’orchestre, avec des éléments de lied qui entrelacent le violon et le hautbois. Lorsque vous avez fini de le jouer, vous vous dites : « Waouh, que vient-il de m’arriver ? » Dans le Finale arrive le Brahms que l’on aime avec ces allusions hongroises, presque tziganes.
Pour une telle partition, il faut un guide. Or grâce au disque, nous avons une trace de ce que pouvait être le violon à l’époque de Brahms. Écoutez ces merveilleux interprètes : Mischa Elman, Nathan Milstein, Efrem Zimbalist. Chacun avait son langage musical, mais tous partageaient un même langage violonistique qui se reconnaît tout de suite. Or tous étaient des élèves d’Auer, lui-même élève du grand Joachim, ami et interprète de Brahms, et pour ainsi dire co-auteur de son Concerto pour violon. D’eux à Auer, d’Auer à Joachim, nous remontons jusqu’à Brahms !
Un mot sur votre complicité avec le VFCO, avec qui vous avez très souvent joué ?
Nous partageons une belle histoire depuis quelques années. Le VFCO réunit des interprètes exceptionnels en provenance de pays et d’orchestres du monde entier qui viennent pour unifier leur talents. Il me semble que là réside la force et la beauté de cet orchestre, cet esprit de partage et d’unité. J’ai été élevé dans l’idée que la vie tout entière était dédiée à la musique, au violon. Avec le temps, je vois les choses autrement : la musique est la métaphore de la vie et non l’inverse. La musique s’enrichit de ce que nous éprouvons. Il faut vivre.
De retour après plusieurs années d’absence, Khatia Buniatishvili et Paavo Järvi sont les stars du Concert de Clôture. Les deux artistes, qu’unit une longue complicité musicale, interprèteront deux incontournables du répertoire, le Premier Concerto de Tchaïkovski et la Symphonie « Titan » de Mahler.
« Diriger c’est communiquer avec l’orchestre et avoir la capacité de changer la direction d’une œuvre. Plus on a d’expérience, moins l’on a besoin de parler » confiait Paavo Järvi en 2023 dans un portrait que lui consacrait l’Elbphilharmonie de Hambourg. Et de fait, hier, après avoir salué les jeunes musiciens du Verbier Festival Orchestra, c’est sans aucun discours préalable que le chef engageait leur première répétition ensemble et qu’il se lançait dans la Symphonie N° 1 de Gustav Mahler. Il s’est arrêté, bien sûr, et souvent, après le premier filage dans la grande salle de l’école de la Comba : pour préciser la conduite d’un motif (« évitez tout caractère mécanique »), la qualité sonore d’un phrasé des violons (« pas trop sec, pensez aussi à la main droite ») ou celle du chant des violoncelles. Il est souriant, précis, bienveillant avec les jeunes, des interlocuteurs qu’il connaît bien grâce au Pärnu Music Festival. C’est dans cette ville du Sud de l’Estonie, sur les bords de la mer Baltique, que la famille Järvi a créé un festival qui, dans l’esprit de celui de Verbier, conjugue un orchestre de jeunes le Järvi Academy Symphony Orchestra, une académie et l’Estonian Festival Orchestra, un orchestre en résidence, fondé par Paavo Järvi pour associer les meilleurs musiciens estoniens à d’autres du monde entier.
Né à Tallinn le 30 décembre 1962 dans la famille la plus musicale d’Estonie, Paavo Järvi compte parmi ses ascendants, un oncle et un père chef d’orchestre. « Mon père, Neeme Järvi, à 87 ans, est d’une curiosité sans fin. J’ai été élevé dans une atmosphère d’ouverture et nous avons toujours exploré de nouveaux répertoires, de nouveaux compositeurs. Aujourd’hui, tout est question de marché et de billetterie, on se concentre sur les succès, alors qu’il existe une tradition de 400 ans dont on ne sollicite que 5%. »
La famille émigrant en 1980 pour raisons politiques, le jeune Paavo se forme aux percussions et à la direction d’orchestre au Curtis Institute de Philadelphie. Il se perfectionne au Los Angeles Philharmonic Institute avec Leonard Bernstein.
« I love my job » déclarait-il il y a une dizaine d’années, alors directeur musical de l’Orchestre de Paris dont il a tenu les rênes de 2010 à 2016, avant de prendre la direction de la NHK de Tokyo. Depuis 2019/2020 le chef est Directeur musical de l’orchestre de la Tonhalle de Zürich avec lequel il entreprend une intégrale des symphonies de Mahler pour Alpha Classics tout en conservant des liens étroits avec la Deutsche Kammerphilharmonie de Brême avec laquelle il mène à bien le cycle des Symphonies « londoniennes » de Haydn pour RCA. Dans ces enregistrements, Paavo Järvi se distingue par la clarté de sa direction convaincue, la lisibilité de la polyphonie, et son refus de l’effet. Il est aujourd’hui le troisième chef au monde le plus occupé, selon Bachtrack. La presse avait salué, lors de leurs derniers concerts ensemble, la belle énergie qui unissait Khatia Buniatishvili et Paavo Järvi. Elle révélera demain, sans aucun doute dans toute sa majesté, le lyrique et tumultueux Concerto pour piano de Tchaïkovski.
tous les jours de 9:00 à 17:00,
Rue de Médran 12, 1936 Verbier
ou par télephone au +41 (0)848 771 882 ticketing@verbierfestival.com
Le Quotidien du 01 août 2025 !
« Jacqueline du Pré n’a fait que grandir dans l’imaginaire du public » Son beau-père, Christopher Nupen, avait
réalisé en 1982 un documentaire remarquable sur la grande violoncelliste Jacqueline du Pré, tragiquement fauchée dans la fleur de l’âge à 42 ans.
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En coulisses avec…Simon Wiget Un partenaire proactif
Dynamique et fort d’un rayonnement international, le Verbier Festival est l’un des atouts de l’attractivité estivale de la destination Verbier-Val de Bagnes. Simon Wiget, Directeur de Verbier Tourisme, évoque les impacts d’un partenariat qui s’étoffe encore avec le projet du centre culturel.
Parlez-nous des liens qui vous unissent au VF…
Un des rôles principaux de Verbier Tourisme est d’être un facilitateur pour leurs événements. Pour nous, cette manifestation est un atout majeur dans plusieurs secteurs, dont évidemment la promotion et l’apport en clientèle supplémentaire qu’elle draine. Ces contributions sont d’ailleurs analysées et subventionnées de façon importante par la commission Event dont nous gérons le bureau, l’ensemble de nos prérogatives dérivant de la Commune.
Comment qualifieriez-vous votre collaboration ?
Si à l’instar de notre fonctionnement avec tous les événements, (communication, promotion, coordination…) elle est souvent indirecte, elle s’améliore et s’est encore accrue avec l’émergence du projet du centre culturel. Depuis deux ans, on assiste à un virage, le VF se faisant fort de se rapprocher d’un public plus large. Grâce à cette dynamique inclusive, on perçoit un renforcement de l’engouement de nos partenaires et de nos clients pour l’événement.
Quelle est votre implication dans le projet du centre culturel ?
Il s’agira d’un formidable outil de travail à usages multiples. C’est le genre de projet où l’on s’applique, via la Société de développement, à apporter notre soutien à la fondation qui s’en occupe. On l’épaule notamment en anticipant les éventuelles oppositions, en facilitant les relations avec les différents prestataires ou voisins. En collaboration avec elle et d’autres acteurs, une stratégie art et culture pour la destination en cohérence avec l‘existant est en cours d’élaboration.
Sur le terrain, quel genre d’actions concrètes menez-vous ?
En dehors du festival à proprement dit, on travaille de façon plus étroite avec UNLTD, labo créatif dont le champ d’action est plus facile à intégrer dans nos activités.
LE TALK DU JOUR Paavo Järvi Host: Michèle Larivière | 17:00
Pavillon des Combins
LE JUKEBOX DU JOUR Vidéo > Chick Corea and Bobby McFerrin (2002)
Pavillon des Combins | 17:30
LA BALADE DU JOUR Forêt en harmonie
Cherries, vous emmène à travers la forêt à la découverte du bisse du Levron et des paysages du Val de Bagnes. Une fois arrivé à la Verbier Festival Forest, les sons de la forêt se mêlent à ceux des bols de cristal alchimiques d’Alessandra Cossu pour une expérience sensorielle en pleine nature. Magique. Durée : 2h. Distance de marche : 6,5 km. Niveau de difficulté : modéré. + d’info verbierfestival.com
Apparu pour la première fois sur la scène des Combins à 24 ans, Behzod Abduraimov est aujourd’hui l’un des noms importants du piano, régulièrement salué dans la presse pour sa technique exceptionnelle, sa fluidité au clavier et son art de l’image sonore. Il retrouve ce soir Daniel Lozakovich et Edgar Moreau, alumni de l’Academy, désormais artistes de renom international.
Behzod Abduraimov, votre découverte de Verbier remonte à 2015, six ans après votre prix au Concours de Londres. Quel rôle a joué le Festival dans votre carrière ?
Je devais venir à Verbier en 2016, lorsqu’il m’a été demandé, de manière imprévue, de remplacer Mikhail Pletnev : j’ai donné aux Combins le Concerto pour piano N° 3 de Prokofiev sous la direction de Manfred Honeck. Ce qui m’a le plus frappé alors, c’est l’atmosphère particulière qui régnait, cette incroyable concentration de musiciens de premier plan au milieu des montagnes. Verbier a été un tournant, j’y ai noué beaucoup d’amitiés musicales, tels Daniel Lozakovich, Marc Bouchkov, Lawrence Power ou les chefs Manfred Honeck ou James Gaffigan.
Au fil de l’année, je me produis principalement en concerto et en récital, mais j’aime la musique de chambre pour le dialogue fertile qu’elle installe, chacun endossant une grande responsabilité vis-à-vis des autres. Le Trio « Doumky » de Dvořák, au programme demain soir, est l’un de mes trios préférés. Sa forme décline six courtes esquisses de caractères différents dans un climat de conte de fée. « Dumka », le mot slave qui a conféré son titre à l’œuvre, signifie rêverie, chant mélancolique. L’écriture de Dvořák est si imaginative ! Je vois une maisonnette dans une forêt, de la neige en hiver. Les mouvements sont courts, suaves et contrastés.Après Dvořák, vous interpréterez le vaste Trio avec piano de Tchaïkovski, un compositeur qui vous est cher.
En effet, J’ai grandi en Ouzbékistan, ancienne république soviétique, baigné dans la littérature et la musique russes. Enfant, j’ai aimé Casse-Noisette, environné aussi par le Concerto pour piano N° 1 de Tchaïkovski, dans la version de Van Cliburn, en 1958. Ma mère mettait ce disque sans arrêt. Le Trio opus 50 est un chef-d’œuvre qui exprime une très large palette d’émotions. Tchaïkovski le compose à la mort d’Anton Rubinstein, qui fut son professeur et son ami. La première partie est une élégie poignante. Le « Thème et variations » qui suit évoque différents moments de la vie de Rubinstein. Le dernier mouvement est un adieu qui revient à la tonalité tragique du début. La musique de Tchaïkovski est géniale dans sa simplicité qui nous atteint directement. Elle ranime en moi des souvenirs nostalgiques de mon enfance.Quelle était la vie musicale à Tachkent dans les années 1990 ?
Extrêmement riche, et elle le demeure depuis la Seconde Guerre mondiale quand, pour protéger ses artistes des bombardements, le gouvernement a évacué le Conservatoire de Leningrad à Tachkent. Des musiciens et professeurs exceptionnels s’y sont installés, et n’en sont plus partis, charmés par l’agrément du climat, la nourriture délicieuse et la gentillesse des Ouzbeks. J’essaie de faire connaître la musique de mes compatriotes, notamment la compositrice Dilorom Saidaminova, âgée de 81 ans. Son écriture s’inscrit dans l’héritage de Chostakovitch et Prokofiev, avec un ton très personnel. Son cycle pour piano Walls of Ancient Boukhara exprime la saveur de la civilisation ouzbek. Comme Samarcande, Boukhara est située sur l’ancienne route de la soie. Les deux villes abondent en trésors inscrits au Patrimoine de l’Unesco : murailles, mausolées, minarets, souvent recouverts de briques vernissées ou de mosaïques. Partager un peu de ma culture avec un public qui n’en a jamais entendu revêt pour moi une importance particulière.Propos recueillis par Laetitia Le Guay-Brancovan
Son beau-père, Christopher Nupen, avait réalisé en 1982 un documentaire remarquable sur la grande violoncelliste Jacqueline du Pré, tragiquement fauchée dans la fleur de l’âge à 42 ans. La carrière exceptionnelle de cette dernière et des archives encore inédites valait bien la peine d’en imaginer un second, ce à quoi s’est récemment attelé le réalisateur Matthew Percival dont le travail sera montré au Cinéma de Verbier demain après-midi, à l’issue du Talk auquel il participe au Pavillon des Combins, en compagnie d’autres illustres noms du violoncelle comme Mischa Maisky. Avant une diffusion sur Arte le mois prochain.
Quel rapport entretenez-vous avec la musique ?
Je ne suis pas musicien, c’est une grande tragédie (rires) mais j’éprouve une vive sensibilité, je le crois en tout cas, à l’égard de la musique. J’ai passé beaucoup de temps à travailler aux côtés des musiciens dont je reste fasciné par le talent, particulièrement les jeunes, et j’aime me définir comme un associé et partenaire empathique, plein de curiosité, qui souhaite faire ressortir le meilleur de leur talent justement.
Qu’apportent selon vous les films documentaires sur les musiciens ?
Les concerts donnent la possibilité d’entendre la musique et de percevoir la personnalité des artistes mais tout le monde n’y a pas accès, donc les films s’y substituent. Je crois qu’ils permettent de comprendre le côté humain de ces immenses artistes, l’ingrédient rare qui font qu’ils le sont, et de se sentir en étroite connexion.
Pourquoi avoir souhaité réaliser un nouveau film sur Jacqueline du Pré ?
Il se trouve que j’ai commencé à parler des archives d’Allegro Films, ma société de production qui dispose de la plus grande banque d’images la concernant, aux États-Unis avec le réseau PBS. J’ai attiré l’attention sur le fait que personne dans ce pays n’avait véritablement eu la chance de voir le matériel dont nous disposions sur Jacqueline du Pré, d’autant que ce qui aurait dû être son 80e anniversaire, en janvier dernier, approchait. Ils ont accepté l’idée et comme ils voulaient un angle nouveau, nous avons proposé un film de quatre-vingt-dix minutes incluant le meilleur de la version de mon beau-père, auquel nous avons ajouté des images inédites de masterclasses données alors qu’elle était déjà malade, ainsi qu’un entretien avec son infirmière qui a pris soin d’elle pendant douze ans, Ruth Ann Cannings, et Yo-Yo Ma, de dix ans son cadet, ayant pris des cours avec elle alors qu’elle était aussi déjà souffrante et qui joue aujourd’hui son instrument, le Stradivarius « Davidov ».
Quel fil narratif avez-vous choisi ?
En tant que réalisateur, il faut être très prudent sur l’angle narratif retenu car il détermine ce que le public va ensuite penser de l’artiste. Nous avons donc souhaité donner de la façon la plus honnête possible, l’opinion des personnes qui l’avaient le mieux connue et aborder également sa maladie que mon beau-père, qui était un très bon ami à elle et lui a beaucoup rendu visite sur la fin, avait eu tendance à laisser de côté. Ne l’ayant pas côtoyée personnellement, j’avais sans doute plus de distance pour le faire. Rappelons que c’est dans les années 1970 que Jackie, au sommet de son art, a commencé à ressentir les premiers symptômes de ce qui allait être diagnostiqué peu après comme une sclérose en plaque. Mais ce qui est fascinant avec elle, c’est qu’au-delà de son décès et malgré sa carrière très courte, une dizaine d’années seulement, loin d’être oubliée, elle n’a fait que grandir dans l’imaginaire du public.
tous les jours de 9:00 à 17:00,
Rue de Médran 12, 1936 Verbier
ou par télephone au +41 (0)848 771 882 ticketing@verbierfestival.com
Le Quotidien du 31 juillet 2025 !
Alexandre Kantorow, de retour au Verbier Festival « La virtuosité, ça ne veut pas forcément dire juste jouer vite et fort »
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En coulisses avec…Martine Pernoud Créatrice de liens et de sens
Spécialiste en éveil musical, Fondatrice et Co-Directrice d’une école à Genève axée sur l’enseignement précoce de la musique, Martine Pernoud organise vingt-cinq ateliers pour les petits dans le cadre des programmes KiDS. Les VIPP, les Very Important Petites Personnes comme elle les appelle affectueusement. Rencontre.
Qu’est-ce que l’éveil musical, pour vous ?
C’est initier très tôt les enfants à la musique, non pour en faire des prodiges, mais pour nourrir des fonctions cognitives essentielles liées au monde sonore. Faire découvrir la musique par l’expérience directe : toucher, entendre, ressentir. J’ai développé une pédagogie qui permet à chaque enfant de s’exprimer musicalement, quasiment dès la naissance.
Comment se déroule concrètement cette initiation ?
Les enfants découvrent toutes les familles d’instruments : cordes, vents, percussions, claviers…Les parents participent aussi activement, pour qu’ils comprennent que la musique ne sert pas à « défouler », mais à se développer. Il s’agit de partager une vraie expérience sensorielle et affective.
Comment avez-vous rejoint le Festival de Verbier ?
En 2018 ou 2019, j’ai remarqué qu’il n’y avait pas de proposition pour les tout-petits au VF. J’ai proposé d’y intégrer un programme d’éveil musical, une idée qui a tout de suite retenu l’intérêt. Ce furent d’abord des conférences (Covid oblige ! ), puis des ateliers et des expériences de participation à des masterclass. Elles présentent l’avantage d’être proches du musicien, adaptées à la concentration des petits. On leur apprend à écouter, pas juste à entendre.
Y a-t-il eu des moments marquants lors de ces ateliers KiDS ?
La grande variété des publics, de toutes nationalités, avec ou sans passé musical, est très enrichissante. Je me souviens par exemple d’une masterclass avec une pianiste russe qui a joué le jeu et captivé les enfants malgré la barrière linguistique. Preuve que la musique passe par l’émotion, non par les mots. Ou encore, ce père qui a ressorti sa trompette devant son enfant pour se reconnecter à une ancienne passion.
LE TALK DU JOUR Brad Mehldau Host : Pierre Colombet | 17:00
Pavillon des Combins
LE JUKEBOX DU JOUR Audio > MENAHEM PRESSLER IN VERBIER (2025) Vidéo > Menahem Pressler (2025, 2013)
Pavillon des Combins | 17:30
LA BALADE DU JOUR Bruson – Cambolé – La Tuyayle
Promenade facile à Bruson, le bisse des Ravines a été mis en eau au début du XIXe siècle, en 1908, et a été abandonné depuis 1942. Sa réhabilitation en octobre 2013 remet en lumière les techniques variées qui étaient utilisées pour la construction de ces anciens chenaux d’irrigation.
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SÉANCE DE DÉDICACE Avec Alexandre Kantorow, à l’issue de son concert ce soir au Pavillon des Combins
Il est désormais connu du grand public pour avoir joué sur la Seine contre vents et marées, ironie du sort, Jeux d’eau de Ravel, lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris l’été dernier. C’est sur une autre scène, celle des Combins, fort heureusement abritée et dont il est désormais un habitué, qu’Alexandre Kantorow fait son retour au Verbier Festival. Cette fois sous la baguette de Teodor Currentzis qu’il avait déjà côtoyé alors que le chef gréco-russe était directeur musical de l’Orchestre Symphonique de la SWR. Des retrouvailles placées sous le signe de Rachmaninoff et de sa redoutable Rhapsodie sur un thème de Paganini, taillée à la mesure des mains gigantesques du compositeur russe. En l’espace de vingt-quatre variations, celui-ci déploie en effet une virtuosité éblouissante, à la hauteur des capacités hors normes de l’illustre violoniste à qui elles doivent leur nom et dont Gustave Flaubert ne manquait pas de souligner, dans son savoureux Dictionnaire des idées reçues, que le musicien était, lui aussi, « célèbre par la longueur de ses doigts ».
De virtuosité, il en était justement question lors d’un entretien du pianiste sur France Culture : « La beauté de la virtuosité, c’est le danger, c’est la prise de risque, c’est voir quelqu’un aller se dépasser et sentir ce moment sur la ligne qui est tendue et, à la fin, ce triomphe. La virtuosité, ça ne veut pas forcément dire juste jouer vite et fort. Ça veut aussi dire arriver à maîtriser tellement la technique, qu’on arrive à rendre la pièce facile. Il y a des pièces qui méritent d’être juste légères et qui sont redoutables et on ne doit absolument pas entendre la difficulté. Il y a des pièces au contraire où il faut plonger dans l’abîme vraiment du désespoir et que le public ressente cette douleur et cette intensité. »
ResMusica semble les avoir bien ressentis à l’écoute de son interprétation de cette même partition en novembre dernier à la Philharmonie de Paris : « On est d’emblée frappé par l’équilibre et la complicité existant entre orchestre et soliste, dans une lecture véritablement concertante tout au long des 24 variations. On y admire la variété du jeu pianistique, percussif mais sans excès, méditatif ou élégiaque, la virtuosité contenue sans outrance ni effets de manche, les accents jazzy ou motoristes rappelant Prokofiev autant que la clarté de l’articulation, le phrasé envoûtant, la richesse en couleurs allant du lyrisme éperdu au sombre drame avec l’énoncé plusieurs fois répété du Dies Irae. »
Autant de louanges sembleraient presque faire oublier qu’Alexandre Kantorow est encore jeune – il est né en 1997 – et que sa médaille d’or au Concours Tchaïkovski de Moscou, qui, en tant que premier récipiendaire français de l’histoire de la compétition, l’a littéralement propulsé au firmament, ne l’est pas beaucoup moins. Si la Rhapsodie sur un thème de Paganini constitua l’ultime œuvre concertante composée par Rachmaninoff, Kantorow, lui, n’en est donc pas à son dernier coup de maître.
Artiste baudelairien ou rhapsode des temps modernes ? Avant le redoutable Concerto pour violon de Brahms et la fascinante Symphonie « Italienne » de Mendelssohn demain, il a choisi ce soir d’ouvrir son premier concert au Verbier Festival avec la Rhapsodie sur un thème de Paganini de Rachmaninoff. Carrière hors des sentiers battus et parcours de vie tout aussi atypique, qui relèverait presque de l’épopée, font croire qu’il ne paraît pas totalement incongru d’associer Teodor Currentzis, esprit libre s’il en est, à ces poètes de l’Antiquité qui allaient de ville en ville déclamer récits épiques et autres histoires. Car c’est bien sur la terre d’Homère qu’il voit le jour, un certain 24 février 1972, à Athènes. Les temples grecs font toutefois bientôt place aux palais de Saint-Pétersbourg, puisqu’il s’installe dans l’ancienne ville impériale afin d’y poursuivre ses études de direction auprès du célèbre pédagogue Ilya Musin : « Il m’a donné la confiance suffisante pour me trouver moi-même. Ne pas être une marionnette », se souvient-il, ému.
Cette épopée vers le Nord ne fait alors que commencer, dans la mesure où il est bientôt nommé chef d’orchestre principal de l’Orchestre de l’Opéra de Novossibirsk, en Sibérie, où il fonde son ensemble MusicAeterna, avant de devenir, quelques années plus tard, directeur musical de l’Opéra de Perm, cette fois au cœur de l’Oural. Ses pas le mènent ensuite en Allemagne, où il vient d’achever un mandat à la tête de l’Orchestre Symphonique de la SWR à Baden-Baden. Il a aussi établi son propre label dont le nom, Théta, est emprunté à une lettre de l’alphabet grec, léger clin d’œil à sa terre natale ; et repris en quelque sorte sa liberté, indissociable, semble-t-il, de sa façon de diriger : « Liberté parce qu’en tant que musicien du collectif travaillant avec lui, vous vous sentez célébré en tant qu’individu. Chaque musicien est protégé mais aussi encouragé. Ensuite, la beauté. […] Je n’ai jamais vu un plus grand fanatique de la beauté. Et la clarté. Cet homme est un chorégraphe », évoquait ainsi l’un des musiciens d’Utopia, son ensemble récemment créé.
Chorégraphe peut-être, mais aussi féru de parfums, à tel point qu’il a élaboré aux côtés du maître de la discipline, Vincent Micotti, trois fragrances aux thématiques épiques, encore et toujours, autour du voyage – le sien incluant, il va sans dire, un détour par les arômes enchanteurs des îles hellènes. « Le parfum m’inspire parce qu’il me rappelle ce à quoi j’aspire lors de mes concerts : le côté unique, inimitable », confiait-il à la Neue Musikzeitung. À la chimie des parfums avait auparavant répondu sa consœur, la physique, en l’occurrence celle du Prix Nobel 1962, Lev Landau, dont il a incarné le personnage dans le film Dau d’Ilia Andreïevitch Khrjanovski.
Artiste des correspondances ? Quoi qu’il en soit, avec Teodor Currentzis, « les parfums, les couleurs et les sons se répondent ». Indéniablement…
Nouvelle formule, nouvelle fréquence, c’est désormais sous l’appellation TALKS qu’artistes et figures majeures de la scène culturelle se racontent et dialoguent avec les festivaliers. Maude Chuche, talk manager garante du bon déroulement de ces instants privilégiés, en dévoile les dessous.
De quelle manière ces rendez-vous d’avant-concert ont-ils été repensés ?
On parle du grand retour des TALKS essentiellement parce que le format a changé et s’étend sur une heure comprenant 45 minutes de discussion et 15 minutes de questions-réponses avec le public. Devenus quotidiens et biquotidiens certains week-ends, leur rythme aussi est plus soutenu. Par ailleurs, si les conférences étaient auparavant liées au concert du jour, le panel des intervenants et des thèmes abordés (réalité virtuelle, archives du Verbier Festival…) est nettement plus large.
Ces TALKS ont été victimes de leur succès, à combien de reprises avez-vous fait salle comble ?
Sur les quinze premiers rendez-vous, six ont affiché complet. Lors de la présentation du futur centre culturel en présence de l’architecte Kengo Kuma, on s’attendait à avoir du monde, on avait d’ailleurs prévu de la diffuser sous la tente voisine, mais pas à ce point. La rencontre avec le pianiste Evgeny Kissin a aussi eu droit à cette double configuration.
Quels sont les revers de cette affluence signe de vif succès ?
À l’origine, cette salle vitrée de septante-deux places à laquelle on peut ajouter quelques chaises avait été pensée pour que les gens soient tentés d’y entrer et d’en ressortir quand bon leur semble. Or très vite de longues queues se sont formées à nos portes, incitant les auditeurs à venir en avance afin d’être sûrs d’y trouver une place. Cette cohue est un désagrément sur lequel il faudra se pencher.
Avec quel genre de difficultés devez-vous jongler ?
Malgré un programme planifié en amont, il arrive qu’il y ait soudain des désistements. À moi de trouver des remplaçants au pied levé et de faire en sorte que tout le monde soit avisé des changements à temps.
LE TALK DU JOUR Julien Quentin Host : Julian Sykes | 17:00
Pavillon des Combins
LE JUKEBOX DU JOUR Vidéo > Gala 30 Anniversary (24 juillet 2023)
Pavillon des Combins | 17:30
LA BALADE DU JOUR Exposition « Glacier noir » de Camille Llobet
Au travers de trente photographies grands formats, qui se déploient le long du couronnement du barrage de Mauvoisin, l’artiste française Camille Llobet explore les moraines de la Mer de Glace.
+ d’info : verbier.ch
Si la Suisse est réputée pour ses ateliers d’horlogerie de pointe, il en est un autre, lyrique celui-ci, qui s’organise chaque été depuis près de trente ans dans les montagnes valaisannes. Aujourd’hui confié aux bons soins des chefs de chant Caroline Dowdle et James Baillieu, s’y élaborent les voix de demain, quand elles ne sont pas déjà presque celles d’aujourd’hui, tant le niveau semble être toujours plus élevé. Ainsi, en ce 21.07, l’Air des bijoux du Faust de Gounod, qui ouvre le premier récital « opéra » des jeunes chanteurs de l’Academy, laisse augurer que chacun d’entre eux sera une pépite, en même temps que l’Église de la station l’un de ses écrins.
Taillées, ces précieuses voix le sont minutieusement, à grand renfort de masterclasses, menées par des chanteurs dont la réputation n’est plus à faire – cette année Thomas Hampson ou encore Véronique Gens pour ne citer qu’eux –, de petits emplois dans la programmation Mainstage, tel Gianni Schicchi il y a quelques jours, de récitals ou encore d’opéras entiers, cette année Eugène Onéguine, où chacun des rôles leur est dévolu.
Sofia Anisimova, de retour pour la deuxième année à l’Academy, s’est vu confier celui d’Olga. La mezzo-soprano ukrainienne ne cache pas son enthousiasme quant au panel d’opportunités que lui offre cette structure: « Ce sont trois semaines intensives où nous travaillons tous les jours du matin au soir avec des personnalités musicales très réputées. Être avec nos jeunes collègues permet aussi de beaucoup échanger sur ce petit monde de l’opéra où il faut se tenir au courant de tout ce qui se passe. Au-delà du seul aspect musical, nous bénéficions également de coachings de préparation mentale, sur la manière de se tenir en scène mais aussi… de payer des taxes dans différents pays ! Des aspects pratiques extrêmement utiles. » Et l’artiste lyrique de résumer : « Tous ces coachs nous aident en fait à franchir une étape supérieure en tant qu’artistes. »
Parmi eux, James Garnon, en charge de la dimension scénique. Comédien classique spécialiste de Shakespeare, celui-ci se définit avant tout comme un « player », « à l’instar de ses homologues de théâtre élisabéthain », précise-t-il. Cet art du jeu, il avait déjà commencé à le transmettre aux jeunes chanteurs aux côtés de Caroline Dowdle et James Baillieu justement, au Samling Institute for Young Artists dans le Nord de l’Angleterre ; avec brio, semble-t-il, puisque les deux pianistes l’ont convié à venir les rejoindre à Verbier, il y a de cela cinq ans. S’il n’affiche « aucune prétention sur le plan musical ni envie de changer les chanteurs », il souhaite surtout « faire sortir l’humanité qui est en eux, qu’ils se focalisent moins sur les redoutables exigences techniques, parfaitement maîtrisées par tous et inhérentes au chant lyrique, afin d’aller au-delà. Je les invite à surmonter la peur de faire des erreurs, à prendre leur envol et à s’exprimer, car c’est ce qui fait un artiste. » Même si la phase de travail est relativement courte comparé à ce qu’il peut pratiquer d’autre part, il reconnaît cette année une promotion particulièrement réceptive à son souci de retour au texte : « Je m’assure qu’ils savent exactement ce qu’ils font sur le plan dramatique, de manière à pouvoir donner une réelle signification aux mots, car au théâtre, comme dans la vie d’ailleurs, une parole doit toujours être motivée. » Le travail n’est au fond pas très différent de celui effectué avec les acteurs classiques car avec des pièces jouées depuis des siècles, de l’aide est toujours bienvenue pour éviter de tomber dans les clichés : « J’incite les chanteurs à être eux-mêmes, ce qui n’est pas évident car je sais que les attentes du public peuvent parfois faire croire à une tradition quant à la façon de chanter certains rôles ; or, en se reconnectant aux mots, on se rend compte que les personnages ne s’interprètent pas forcément comme le laisserait entendre la coutume. » Malgré sa position de « mentor », son ambition est finalement simple : « Ils doivent arrêter de se sentir élèves pour jouer. » Quelle plus belle mission ?
Partition intense, la Symphonie N° 14 a été conçue par Chostakovitch comme une méditation sur la mort. Elle le terrifiait, il voulait en apprivoiser l’idée. Il choisit pour cela des poèmes du monde entier.
« La 14e Symphonie me semble le sommet de mon travail ; tout ce que j’ai écrit au cours ces dernières années n’était qu’une préparation à cette composition, mais il se peut que je me trompe » écrit Dmitri Chostakovitch à son ami Isaac Glikman, de l’hôpital où il séjourne pour la énième fois. Sept ans après la Symphonie N° 13, déploration sur le massacre de Babi Yar pendant la Seconde Guerre mondiale, la Symphonie N° 14, avec voix à nouveau (soprano et basse), porte sur la mort universelle : celle de tous et de chacun. L’œuvre forme un cycle alternant méditation, sarcasmes, lamentations ou interjections.
Ekaterina Bakanova, vous chantez ce soir la partie de soprano. Quelle vision de la mort se dégage de la 14e Symphonie ?
L’œuvre est sombre, bien sûr, mais il ne faut pas la réduire à sa dimension funèbre. Elle se présente comme une réflexion sur la mort à travers différents regards. Chostakovitch emprunte ses textes à des poètes très divers, de l’Espagnol Federico Garcia Lorca à l’Allemand Rainer Maria Rilke, en passant par Guillaume Apollinaire ou le romantique russe Wilhelm Küchelbecker. Dans certains textes, comme la Loreley d’Apollinaire, ou Le Suicidé, ma partie préférée de la symphonie, la mort est une libération. Le livret mériterait d’être mis en scène comme un opéra.
Comment Chostakovitch accorde-t-il musique et texte ?
Il souligne les images et inflexions des textes en utilisant très souvent des clusters, des accords fortissimo, des crescendos dramatiques. Chostakovitch a été un compositeur d’avant-garde dans sa jeunesse, il ne faut pas l’oublier. L’œuvre est d’une très grande puissance expressive.
Vous donnez à l’Église de Verbier la version pour voix, piano et percussions récemment redécouverte par Nicolas Stavy. En quoi se distingue-t-elle de la version avec orchestre ?
J’aime beaucoup la version symphonique que j’ai d’ailleurs déjà chantée : elle est somptueuse par son orchestration, mais la partition pour voix, piano et percussions, plus intime, nous atteint peut-être plus personnellement, intimement. Il y aura ce soir, en plus, un violon. J’espère que cette version sera donnée de plus en plus souvent. La 14e Symphonie mobilise les couleurs sombres du soprano, mais elle demande aussi, parfois, un son au contraire très lumineux. J’aime cette possibilité d’utiliser tous les registres de ma voix. »
tous les jours de 9:00 à 17:00,
Rue de Médran 12, 1936 Verbier
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Le Quotidien du 29 juillet 2025 !
Le Verbier Festival rend hommage à Dmitri Chostakovitch, disparu il y a 50 ans presque jour pour jour. Un concert exceptionnel
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En coulisses avec…Sébastien Glas Entre technique, musique et créativité
En binôme avec un conseiller musical, il est responsable en tant que réalisateur de la captation des images pour medici.tv. Aussi bien celles diffusées en direct que celles proposées en streaming.
Vous assurez la captation du Verbier Festival depuis 2008, la première édition suivie par medici.tv. Quelle est votre mission ?
Mon travail consiste, sur la base d’un découpage des partitions réalisé en amont par mon conseiller musical, de prévoir l’utilisation de chaque caméra. Pendant le concert, je réalise le montage depuis la régie, où je dispose d’un multiview sur lequel je vois toutes les prises en simultané.
Concrètement, comment cela se passe-t-il ?
Nous disposons de six caméras télécommandées par trois cadreurs aux Combins et de cinq caméras pour deux cadreurs à l’Église. Ces caméras peuvent pivoter et zoomer. Depuis quelques années, nous disposons d’un rail motorisé qui permet de faire des travellings. Mon rôle est de surveiller tous les écrans, guider les cadreurs et choisir les meilleurs plans. Le conseiller musical m’aide à anticiper en décryptant la partition.
Y a-t-il une spécificité du Verbier Festival ?
Du fait du nombre important de concerts sur les dix-neuf jours, le temps de préparation est très court. Généralement le matin pendant la répétition. Les changements sont fréquents, surtout qu’on ne filme pas un orchestre symphonique comme un piano solo. On découvre les placements d’orchestre décidés par le chef au dernier moment.
Quels sont les plus gros défis ?
Le placement fixe des caméras. Si un musicien bouge sa chaise de 30 cm, une caméra peut devenir inutilisable. Il faut donc constamment adapter notre plan en improvisant. Et surtout, faire en sorte que le spectateur ne voie rien de tout cela. La clé d’une captation réussie, c’est le travail d’équipe.
Une anecdote amusante ?
Un jour, un pianiste nous a demandé de ne pas montrer son iPad. On a dû filmer tout le récital sans jamais l’inclure dans le cadre, ce qui est un vrai casse-tête… mais on a réussi.
LE TALK DU JOUR Sarah Kenderdine, EPFL Host : Yves Zahno | 17:00
Pavillon des Combins
LE JUKEBOX DU JOUR Audio > PORTRAITS OF THE VFCO(16 Août 2024) Vidéo > Martha Argerich (2008, 2014)
Pavillon des Combins | 17:30
LA BALADE DU JOUR La Chapelle des Vernays
Au départ de l’Office du Tourisme du Châble, traversez les villages de Villette et du Cotterg puis montez en direction de Fontenelle. De là, une jolie route vous emmène jusqu’à la Chapelle des Vernays d’où vous aurez une magnifique vue sur la vallée. Continuez la route pour redescendre en direction du Châble
+ d’info : verbier.ch
Alors que la manifestation valaisanne s’attèle à mettre en valeur ses archives de manière à les rendre toujours plus conviviales, il invite le 29.07, la Directrice et Fondatrice du Laboratory for Experimental Museology de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne, Sarah Kenderdine, pour un Talk au Pavillon des Combins. Cette ancienne archéologue maritime aide les institutions culturelles à présenter leur patrimoine sous des formats novateurs et interactifs.
En quoi votre laboratoire consiste-t-il ?
Dans le domaine du spectacle vivant comme à Verbier, son rôle consiste à réfléchir sur la manière de fournir une plateforme centralisant le patrimoine, dotée d’une dimension renouvelée grâce à des systèmes interactifs et à l’intelligence artificielle, afin d’immerger le public dans la représentation, au plus près des artistes. À l’EPFL, nous disposons d’un espace de 1000m2 équipé de douze machines de visualisation 3D à grande échelle, que nous avons conçues avec cet objectif.
D’où provient votre intérêt pour la muséologie ?
J’étais auparavant archéologue maritime au Western Australian Maritime Museum, une discipline qui recourt beaucoup à la technologie car nous travaillons sous l’eau. Quand Internet est apparu, mon supérieur d’alors, très visionnaire, m’a parlé de la « Toile Mondiale » et nous avons élaboré l’un des premiers sites web qu’aucune institution culturelle n’avait jamais eu. J’ai donc été propulsée du monde maritime à l’univers numérique. En 2000, j’ai aussi organisé une exposition et un site web à grande échelle dans le cadre des Jeux Olympiques de Sydney, où nous avons reconstitué en 3D la ville d’Olympie. Cela m’a permis de réaliser que j’étais davantage intéressée par ces expériences immersives que par le web, et ces vingt-cinq dernières années, j’ai ainsi commencé à concevoir des machines en conséquence.
Comment voyez-vous la muséologie du futur ?
C’est une question intéressante car mon laboratoire participe actuellement à une exposition au Musée du Design de Zurich, « The Museum of the Future – 17 Digital Experiments » dont je suis la commissaire ; nous y montrons que de nombreuses stratégies peuvent être engagées pour impliquer davantage le public dans la présentation du patrimoine culturel. Les directeurs et commissaires doivent comprendre le potentiel de ces technologies émergentes et aller au-delà de ce que le marché essaie de leur vendre. La période de la pandémie a aussi fait prendre conscience aux musées de l’importance de la participation du public. Je vais publier Deep Fakes : A Critical Lexicon of Digital Museology, qui se veut un manuel à l’intention des commissaires d’exposition, afin de les aider à intégrer ces technologies à leur travail de curation, d’un point de vue critique, théorique et conceptuel. Un autre phénomène notable que nous traversons actuellement est celui de la décolonisation des collections des musées : des objets sont rendus à des pays et leurs équivalents digitaux en acquièrent une signification redoublée, dotée d’une réelle aura. Enfin, nous sommes très impliqués dans le domaine musical et je viens d’être co-commissaire de l’exposition « Musica ex Machina : Machines Thinking Musically » présentée à EPFL Pavilions, qui retrace l’histoire des algorithmes en musique, du Moyen Âge à nos jours. Concernant le Verbier Festival, des réflexions sont en cours mais je peux vous dire que nous regardons ensemble vers le futur !
Le Verbier Festival rend hommage à Dmitri Chostakovitch, disparu il y a 50 ans presque jour pour jour. Un concert exceptionnel qui, de la juvénile Sonate pour violoncelle et piano à la crépusculaire Sonate pour alto et piano réunira Martha Argerich, Evgeny Kissin, Mischa Maisky, le Quatuor Ébène et Antoine Tamestit.
Dmitri Chostakovitch meurt à l’hôpital, à Moscou, le 9 juillet 1975, alors qu’il vient à peine de terminer sa Sonate pour alto, dont la création aura lieu le 25 septembre, jour de l’anniversaire du compositeur, dans une grande émotion.
Alors mal connue en Occident, l’œuvre de Chostakovitch se révèle peu à peu dans son immense richesse. Opéras insolents, symphonies visionnaires, musique pour piano et musique de chambre prolixe : non moins de 15 quatuors à cordes, ou encore, un quintette avec piano dont les deux premiers mouvements adoptent la forme d’un vaste Prélude et Fugue. Et encore, des mélodies poignantes sur les sonnets Michel-Ange ou les vers du poète russe Alexandre Blok, sans oublier des comédies musicales et des musiques de film savoureuses.
Né en 1906 à Saint-Pétersbourg, le jeune Dmitri Chostakovitch n’est pas hostile à la Révolution qui renverse le tsarisme alors qu’il est enfant. Étudiant au conservatoire, il exprime son génie précoce dans une Symphonie N° 1 qui le rend célèbre du jour au lendemain. Quelques années plus tard, il livre avec Le Nez, d’après la nouvelle de Nicolas Gogol, l’un des opéras les plus drôles et iconoclastes du début du 20e siècle. Contemporaine du Nez, la Sonate pour violoncelle atteste d’une autre facette du compositeur : un lyrisme intérieur aux élans passionnés.
Au milieu des années 30, la dictature stalinienne bascule dans la Grande Terreur : arrestations arbitraires, déportations massives dans les goulags, peur omniprésente. Le destin tragique du pays et de son peuple marque d’une empreinte indélébile la musique de Chostakovitch, particulièrement ses grandes fresques symphoniques qui, revisitant Gustav Mahler, si cher au compositeur soviétique, mêlent la grandeur épique à la désolation, la frénésie au grotesque.
« Rares sont, dans sa musique, les moments de vraie joie ; celle-ci est le plus souvent grimaçante, forcée, ou bien se déchaîne avec une verve populaire débridée » écrivait le critique Jacques Lonchampt dans le journal Le Monde le 12 août 1975. « Inventeur de mélodies immenses, de rythmes acrobatiques, glacés ou subtils, grand architecte qui se laisse déborder par l’imagination et la prolixité […], Chostakovitch n’est jamais à court, quel que soit le projet, libre ou imposé, qu’il poursuit. »
Puissante, tragique, ambivalente, subversive autant qu’il était possible, la musique de Dmitri Chostakovitch se révèle plus actuelle que jamais.
Si la durabilité s’inscrit dans la stratégie du Verbier Festival depuis plusieurs années, ce dernier entend l’éclairer d’une lumière encore plus vive. Présidente du comité VF Green, Marie-Jo Valente, par ailleurs Responsable de l’Association des Amis du VF, en détaille quelques priorités.
À quel moment le VF a-t-il choisi de se colorer de vert ?
Les premières actions concrètes ciblant les orchestres et l’Academy ont débuté en 2019. Notre objectif ? Sensibiliser les jeunes artistes, venus du monde entier et parfois totalement étrangers à la problématique environnementale, à des pratiques plus responsables. Autre instant clé : 2024, date à laquelle la durabilité est devenue un pilier stratégique du Festival, l’ensemble des départements y adhérant.
Parlez-nous de la mobilité douce qui a vu naître une action emblématique…
Chaque année depuis le Covid, un prix est décerné à la personne qui effectue le voyage le plus long sans recourir à l’avion. Une opération qui a remporté un vif succès. Pour celles et ceux qui viennent d’Asie ou des États-Unis, les enjeux sont évidemment différents.
Les mesures mises en place étant nombreuses, quelles sont celles qui se démarquent ?
Par le biais de la cantine, de ses repas du soir essentiellement végétariens cette année, ainsi que des petits-déjeuners green, nos équipes sont rendues attentives au fait qu’il est possible de bien manger en diminuant l’apport en protéines animales. Par ailleurs, une « planting party » est organisée ; certains participants n’ayant jamais mis les mains dans la terre, on les y initie en leur proposant de planter des légumes dans un potager situé à l’école de la Comba.
Qu’attendez-vous de cette étape majeure que constitue le premier bilan CO2 ?
Pour l’heure, on est au stade de la récolte, chaque département étant chargé de collecter ses propres données afin qu’une fois analysées, un verdict clair apparaisse fin septembre. C’est un outil capital qui va nous éclairer sur la pertinence ou non de nos objectifs et nous permettre de les cibler judicieusement.
LE TALK DU JOUR Lahav Shani Host : Julian Sykes | 17:00
Pavillon des Combins
LE JUKEBOX DU JOUR Audio>MARTHA ARGERICH EVGENY KISSIN THE VERBIER CONCERTS(28 July 2023) Vidéo > Evgeny Kissin(2007, 2013, 2011)
Pavillon des Combins | 17:30
LA BALADE DU JOUR Le Chemin des 700 ans
Créé en 1991 à l’occasion des 700 ans de la Confédération suisse, ce chemin mêle plaisir de l’effort doux et richesse culturelle. Vous y découvrirez l’exposition en plein air « Les Secrets du Val de Bagnes », une série de photographies grand format nées de rencontres entre onze artistes et les habitants de la vallée.
+ d’info : verbier.ch
Une amitié où « les âmes se mêlent et se confondent l’une en l’autre, d’un mélange si parfait, qu’elles effacent et ne retrouvent plus la couture qui les a jointes », comme la définit Montaigne dans ses Essais ? Telle semble être celle qui unit Martha Argerich et Mischa Maisky depuis bientôt cinquante ans.
Leur programme du 28.07. en appelle pourtant à l’amour, celui des poètes, par Schumann, dans son sublime cycle de lieder Dichterliebe, celui, aussi, auquel aspirent Pamina et Papageno dans leur duo de La Flûte enchantée « Bei Männern welche Liebe fühlen ». À l’amour de la voix également, bien que l’un et l’autre figurent parmi les plus éminents représentants de leurs instruments respectifs, elle le piano, lui le violoncelle, et quoique lui s’essaie aussi avec brio à des transcriptions virtuoses de grandes pages vocales du répertoire, à l’instar de celles présentées lors de ce même concert.
Mais ce sont surtout les voies impénétrables de l’amitié que Martha Argerich et Mischa Maisky incarnent depuis près de cinquante ans, depuis ce presque demi-siècle qu’ils partagent la scène, affichant une rare complicité dont ils régalent le public du monde entier. D’élogieux articles en témoignent, à chacune de leurs apparitions. Ainsi sur Backtrack, en 2020 : « Applaudissements déchaînés, hurlements de joie, et surtout standing ovation de plusieurs minutes : Martha Argerich et Mischa Maisky ont beau marcher désormais d’un pas lent, ils déchaînent encore toutes les ardeurs. C’est qu’au piano comme au violoncelle, l’énergie est la même… Impossible de résister à pareille complicité ! »
Celui du Verbier Festival aura été comblé par ce duo de rêve dès 1997. Cette année-là, les deux artistes avaient convié le violoniste Gidon Kremer, autre ami de longue date, à jouer à leurs côtés le Deuxième Trio de Chostakovitch. Et jusqu’en 2012, où ils interprétèrent le Double concerto de Rodion Shchedrin dont ils étaient les dédicataires et qui a, depuis, fait l’objet d’une publication discographique sous le label Verbier Festival Gold, fruit d’une collaboration entre la manifestation valaisanne et Deutsche Grammophon, qui s’attache à immortaliser les moments phares du Festival.
Cette histoire au long cours remonte à loin, comme le rappelait Mischa Maisky en 2023 au Temps : « Je m’en souviens comme si c’était hier ! C’était en juillet 1975, dans le Sud de la France. J’étais venu voir des amis pas loin de Vence, où le violoniste Ivry Gitlis avait un festival […]. J’avais prévu de rester un soir et, finalement, j’ai prolongé mon séjour. Martha était aussi en visite avec sa troisième fille, Stéphanie, âgée de 4 mois. Nous avons sympathisé et, l’été d’après, Gitlis a organisé notre premier concert à Vence. »
Elle aura vu depuis d’innombrables concerts et presque autant de publications discographiques, dont le si touchant « My Dearest Martha » en 2011, preuve suprême d’amitié s’il en est, avec cette sélection de captations de l’immense pianiste, établie par le violoncelliste, à l’intention du 70e anniversaire de sa partenaire de prédilection : « Martha est souvent décrite comme romantique et intuitive. Mais ce n’est qu’une partie de la vérité. Elle aborde la musique de manière très intellectuelle, et je ne connais que peu d’interprètes qui connaissent aussi bien et aussi en détail une partition. » Face à de telles pépites, autant dire que la sélection fut loin d’être évidente pour Mischa Maisky : « Tout ce qu’elle joue et enregistre est suffisamment génial pour être sélectionné. Cela signifie que c’est une décision très difficile à prendre, qu’on ne peut en fait pas prendre, mais qu’on doit prendre. »
Treize ans après leur dernière venue commune dans la manifestation valaisanne, les voici donc de retour, en tête-à-tête, dans le cadre intime de l’Église de Verbier. Promesse d’un moment d’exception comme eux seuls en ont le secret : « Avec Martha, nous passons des nuits entières à parler de toutes sortes de choses, mais quand on joue ensemble, on ne dit presque rien. On communique à travers la musique. »
Quelle plus belle occasion pour le Verbier Festival que ces retrouvailles sous forme de jubilé artistique, de publier un nouveau disque et d’immortaliser l’art incomparable de ces monuments du paysage musical ? Et afin de commémorer plus encore l’événement, a été choisi de sortir un double vinyl, le premier d’une nouvelle collection, dont le but sera de mettre en valeur les figures emblématiques de la programmation : « Ces deux artistes sont présents depuis les débuts du festival auquel ils ont été très fidèles. Le choix du programme s’est fait en fonction des albums VF Gold déjà existants les concernant, et aussi du support, qui n’autorise qu’une vingtaine de minutes d’enregistrement sur chaque vinyl, au risque que, sinon, le son soit trop dégradé : l’un est donc consacré à Martha Argerich, l’autre à Mischa Maisky, et ils jouent ensemble, notamment la Sonate pour violoncelle et piano de Grieg. On constate aujourd’hui un véritable engouement pour le vinyl, d’autant que celui-ci est collector puisqu’il n’est édité qu’à 500 exemplaires. L’objectif est vraiment de créer un objet souvenir que l’on garde ou offre en cadeau », explique ainsi Claire-Aimée Allyndrée, responsable label au Verbier Festival. Les photos de couverture n’ont pas non plus été choisies au hasard : « Organisées comme un patchwork de négatifs, elles ont été prises par Christian Lutz, le photographe officiel des premières éditions du Festival, qui n’avait alors que dix-neuf ans. », souligne-t-elle. Si le concert à l’Église est d’ores et déjà complet, ce magnifique objet pourra faire l’objet d’un plus que précieux lot de consolation, sans compter que ces deux monstres sacrés élargiront leur cercle amical le 29.07. aux Combins à toute une pléiade d’autres brillants musiciens, Antoine Tamestit, le Quatuor Ébène et Evegny Kissin, à l’occasion d’un concert célébrant le 50e anniversaire, cette fois de la disparition de Chostakovitch. Pour un jubilé au carré en quelque sorte, qui dit mieux ? Anne Payot-Le Nabour
tous les jours de 9:00 à 17:00,
Rue de Médran 12, 1936 Verbier
ou par télephone au +41 (0)848 771 882 ticketing@verbierfestival.com
Le Quotidien du 27 juillet 2025 !
Responsable des bénévoles depuis 2020, elle fait partie du personnel permanent du Verbier Festival. Elle occupe un poste clé de coordination et de gestion des ressources humaines, puisqu’elle gère cette année une équipe multinationale de plus de 120 personnes. Confidences.
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En coulisses avec…Alessandra Cossu Le sudoku des bénévoles
Responsable des bénévoles depuis 2020, elle fait partie du personnel permanent du Verbier Festival. Elle occupe un poste clé de coordination et de gestion des ressources humaines, puisqu’elle gère cette année une équipe multinationale de plus de 120 personnes. Confidences.
Comment a commencé votre carrière au Verbier Festival ?
En 2020, année marquée par le Covid-19, ma première mission fut… d’annuler le recrutement des bénévoles, puis d’organiser le Virtual Verbier Festival en ligne, avec deux week-ends de concerts à l’Église. J’y ai découvert leur mission essentielle : accueillir le public, scanner les billets et assurer le placement. Mémorable !
Quelles sont maintenant vos fonctions principales ?
Le recrutement, la formation et la gestion des équipes. Le processus démarre en janvier, avec une ouverture officielle des candidatures le 1er mars. Je privilégie les anciens, certains depuis le début en 1994. C’est beaucoup de coordination entre les besoins du Festival et les disponibilités ou les préférences des bénévoles.
Et depuis cette année, je supervise aussi le service des relations médias.
Comment se fait le recrutement ? Par quels canaux ?
Via notre site web, les réseaux sociaux et le bouche-à-oreille. L’expérience de chaque bénévole doit être positive, car beaucoup viennent sur recommandation. Chaque année, il faut environ 120 personnes, plus une trentaine en réserve, car les désistements de dernière minute sont fréquents. Nous avons environ un tiers de suisses pour deux tiers d’étrangers.
Le souvenir d’une expérience inoubliable ?
Le premier matin du Festival 2021. Tous les bénévoles étaient réunis au Cinéma. Ils arboraient tous leur t-shirt bleu avec les oiseaux ; on avait encore les masques. J’étais très émue. Toutes ces personnes que j’avais eues au téléphone, par mail… Là, ils étaient tous devant moi. Ce contact personnel : ma plus belle récompense.
LE TALK DU JOUR Réalité virtuelle & intelligence artificielle,
Steve Roger (OSR) et Pierluigi Christophe Orunesu (Cybel’Art) Host: Yves Zahno | 15:00 Atelier lyrique, Véronique Gens, Sofia Anisimova et Tamara Bounazou Host: Charles Sigel |17:00
Pavillon des Combins
LE JUKEBOX DU JOUR Audio>MENAHEM PRESSLER IN VERBIER (2025) Vidéo >Gautier Capuçon (2012) Pavillon des Combins | 17:30
LA BALADE DU JOUR Savoleyres – Saint Christophe via Chute du Bisse
Départ et point culminant : Savoleyres (2’344m). Type d’itinéraire : itinéraire rouge/blanc et jaune. Adapté pour: randonneurs expérimentés et avec le pied sûr, familles avec enfants dès 8 ans. Dénivelé -844m. Longueur 7km
+ d’info : verbier4vallees.ch
LA MÉTÉO DU JOUR
SÉANCE DE DÉDICACE
Avec Gautier Capuçon, à l’issue de son concert ce soir au Pavillon des Combins
Elle est née un 25 décembre. Le plus beau cadeau qu’un enfant puisse sans doute faire à ses parents. Tout au moins aussi précieux que celui offert au public de Verbier par Sonya Yoncheva qui interprète le Stabat Mater de Rossini le 28.07. Une œuvre avec laquelle la soprano bulgare avait déjà, en 2019, conquis l’auditoire de la Philharmonie de Paris : « Son chant culmine avec Inflammatus et accensus, révélant l’artiste verdienne au dramatisme bouleversant », relatait alors Olyrix, ne manquant pas d’admirer au passage une « voix à l’ampleur époustouflante ». Depuis son prestigieux Prix Operalia en 2010 et le récent Opus Klassik de chanteuse de l’année en 2021, celle-ci a étrenné les plus grandes scènes du monde entier : Metropolitan Opera où le public new-yorkais n’a pas tardé à succomber à son triplé gagnant Violetta, Mimi et Desdemona, Royal Opera House de Covent Garden avec Tosca ou encore Bayerische Staatsoper de Munich pour Norma et Butterfly. Des rôles embrassés toujours avec passion : alors, hasard ou heureuse coïncidence, qu’au-delà de son récent programme de zarzuela Pasión, le concert s’ouvre avec la tempétueuse symphonie de Haydn « La Passion » ?… Car de passion, il en sera plus que question avec cette mère implorant la mort de son fils Jésus au pied de la croix, dimension ô combien théâtrale qui ne manqua pas d’inspirer ce grand maître de l’opéra qu’avait été Rossini. Trop même, aux yeux de certains, comme Heinrich Heine, qui reprocha à l’œuvre d’être « trop séculière, trop sensuelle, trop divertissante pour un sujet religieux ». Car oui, l’opéra n’est jamais bien loin avec ce Stabat Mater dont la première italienne, à Bologne, fut d’ailleurs assurée par un autre géant de l’art lyrique, Gaetano Donizetti.
D’une femme abandonnée à l’autre, l’une par son fils, l’autre par son amant : Sonya Yoncheva vient ainsi d’incarner aux Münchner Opernfestpiele la poignante Didon dans l’opéra éponyme de Purcell. Et ce, après avoir offert au Festival de Peralada, en Catalogne, la première live de son album « George », à l’atmosphère toute romantique délicatement esquissée aux côtés de Chopin, Delibes, Offenbach, Liszt, Viardot ou encore Bellini, et inspiré du cercle intellectuel gravitant autour de la brillante femme de lettres. Autant dire que, du terriblement poignant « Remember Me » purcellien à la déchirante « âme gémissante triste et dolente qu’un glaive traversa » de Rossini, en passant par les amours tumultueuses de l’inclassable George, il n’y a qu’un pas. Que devrait aisément franchir la soprano bulgare, sans compter qu’elle sera entourée pour l’occasion du chef vénézuélien Domingo Hindoyan, son époux à la ville, par ailleurs tout juste nommé directeur musical du Los Angeles Opera à partir de la saison 2026/27. Des débuts au Verbier Festival qui sonnent un peu comme un cadeau de Noël avant l’heure !
Violoncelliste parmi les plus renommés de la scène internationale, Gautier Capuçon prêtera ce soir son archet au véhément Concerto de Dvořák. Artiste charismatique, le soliste est aussi habité par une conviction : transmettre la musique au plus grand nombre.
Gautier Capuçon, vous êtes loué régulièrement dans la presse pour votre son rayonnant, votre sensibilité, votre éloquence. Des qualités de l’École française de violoncelle ?
J’appartiens à cette École de fait car, même si j’ai étudié à Vienne, j’ai auparavant travaillé avec Phillippe Muller, élève d’André Navarra, pilier de cette grande tradition. Après, chacun développe sa propre personnalité. Il me semble que vouloir définir cette École serait réducteur.
Après une Classe d’excellence à la Fondation Louis Vuitton à Paris. Vous avez lancé en 2022 votre propre Fondation.
À partir d’un certain âge, donner aux jeunes me semble un juste retour des choses. Gamin, j’ai été aidé, j’ai eu la chance de recevoir des bourses pour aller à l’étranger. Ma carrière installée, j’ai souhaité moi aussi soutenir la nouvelle génération. Je me suis investi depuis 15 ans dans l’éducation et la transmission. Cet engagement va des plus jeunes avec l’association « Orchestre à l’école » qui touche 44 000 enfants en France, jusqu’aux meilleurs jeunes interprètes. En 2014, j’ai créé une Classe d’excellence à la Fondation Vuitton où je recevais six violoncellistes par an, en provenance du monde entier. Nous travaillions par sessions. Des sessions très intenses sur la musique, le son, etc., comme j’en ai connu à Vienne pendant mes études. Mon but était de les pousser à se poser les bonnes questions, en fonction de leur personnalité. J’ai beaucoup appris en retour. Essayer de trouver des clefs pour un autre permet aussi d’en découvrir pour soi. La vie est riche en rencontres, c’est une dimension de la musique que j’aime. Au-delà des émotions qu’apportent les œuvres, les concerts ou les enregistrements, vous ne cessez jamais de découvrir.
J’ai ensuite créé ma propre fondation : la Fondation Gautier Capuçon. Nous avons eu déjà une quarantaine de lauréats. Des mécènes privés offrent 600 000 euros de bourses par an et en 2024 et 2025, les jeunes ont donné plus de 100 concerts. Certains d’entre eux enregistrent un disque chez Warner Classics dans la collection de la Fondation Gautier Capuçon, c’est une formidable aventure !
Casser les barrières est essentiel. Vous l’avez entrepris dès le Covid en allant vers un public qui ne connaissait pas la musique classique.
J’ai toujours été très admiratif de Maurice Baquet. J’aimais son côté audacieux et la façon dont il sortait son violoncelle des salles de concerts. En 2006 j’ai gravi le Petit Combin avec mon violoncelle, en hommage à ses fameuses photographies. Non par marketing, mais parce que j’aime l’aventure et la montagne. Je viens également d’aller au sommet du Mont Blanc avec mon violoncelle ! Par ailleurs, même si beaucoup a déjà été entrepris par les salles de concert depuis une vingtaine d’années, il reste encore beaucoup à faire pour rendre la musique classique plus accessible à tous. Pendant le Covid, j’ai imaginé et initié un festival itinérant « Un Été en France ». Il vient de connaître sa 6e édition. Dans les petites communes, la plupart du public n’a jamais entendu de musique classique. Les concerts sont en extérieur et gratuits. Les gens viennent avec les enfants, ils repartent en se disant c’est génial la musique classique.
J’aime les salles de concert, mais aussi ce lien différent avec le public.
Le Verbier Festival et la RTS entretiennent un lien privilégié. RTS Espace 2 est présente à Verbier depuis les débuts du festival en 1994, en déployant ses installations pour retransmettre de nombreux concerts et diffuser depuis la station plusieurs émissions, dont, cette année pour la première fois, l’émission nationale Pavillon Suisse, en trois langues (français, allemand, italien) et sur les trois chaînes radios culturelles de la SSR.
Faire rayonner la culture, transmettre l’émotion et la richesse de l’offre culturelle suisse, relayer la parole des artistes, décrypter et analyser leurs œuvres : voilà qui est au cœur de notre mission. Toute l’année, nous y mettons passion et compétence, en radio, en télévision et sur nos plateformes digitales, grâce à une équipe de collaborateurs et collaboratrices expérimentés et engagés.
Mais l’apport du service public à la culture en Suisse va bien au-delà de ses programmes. En musique classique par exemple, la RTS participe à la diffusion internationale des talents d’ici en mettant ses enregistrements de concerts à disposition de toutes les radios des pays membres de l’Union européenne de radiodiffusion. Elle soutient la vie musicale régionale, en organisant depuis plus de quarante ans la fameuse Schubertiade de RTS Espace 2 – un événement grand public qui aura lieu cette année à Sion les 6 et 7 septembre. Ajoutons encore que la RTS, et plus largement la SSR, participe à une rétribution décente des artistes, grand thème actuel de la politique culturelle, en engageant des musiciennes et musiciens, et en s’affichant comme l’un des plus grands clients des sociétés de droits d’auteurs. Enfin, grâce au fabuleux trésor que constituent ses archives sonores et audiovisuelles, la SSR contribue à enrichir et à préserver le patrimoine et la mémoire de notre pays. Un patrimoine auquel nous donnons désormais une nouvelle vie, en proposant sur la plateforme digitale PLAY RTS des playlists destinées à tous les usages, à partir de notre large catalogue de concerts enregistrés en Suisse romande.
Nous sommes fiers de cet engagement dans la culture suisse. Cet engagement, c’est aussi celui du public, qui donne à la SSR les moyens de jouer ce rôle indispensable dans la culture en Suisse. Un rôle qu’aucun autre acteur national ne peut jouer. La place de la SSR dans la culture n’est pas à prendre, mais elle est à défendre, tous ensemble.
Christine Salvadé
Cheffe de l’Unité culture de la RTS
La Billetterie est ouverte à Verbier
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Le Quotidien du 26 juillet 2025 !
Co-Directrice artistique du Verbier Festival aux côtés de son époux Martin, Responsable des auditions en étroite collaboration avec Mattia Bornati, Administrateur artistique des orchestres, l’altiste d’origine américaine a plus d’une corde… à son alto !
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En coulisses avec…Blythe Teh Engstroem Découvreuse de jeunes pépites
Co-Directrice artistique du Verbier Festival aux côtés de son époux Martin, Responsable des auditions en étroite collaboration avec Mattia Bornati, Administrateur artistique des orchestres, l’altiste d’origine américaine a plus d’une corde… à son alto !
Parlez-nous de votre arrivée à Verbier.
J’ai rejoint le Verbier Festival Orchestra en 2000. Je jouais alors du violon, pas de l’alto. Rapidement, le courant a passé entre Martin et moi. Nous avons voulu créer un orchestre de chambre, plus petit que le symphonique, pour pouvoir jouer un répertoire diversifié, notamment des œuvres pour cordes. Cela s’est concrétisé en 2006 avec la création du Verbier Festival Chamber Orchestra, qui est devenu l’ambassadeur mondial du VF.
Responsable des auditions, qu’est-ce que cela signifie et comment se font-elles ?
De deux manières : soit en direct dans les villes où nous allons écouter des candidats en cours d’année, soit par des candidatures en ligne dans les mois qui précèdent le Festival. Les candidats ont un répertoire à préparer. Pour l’audition, en présentiel comme en vidéo, chacune et chacun dispose de neuf minutes. C’est très court, mais autrement, impossible d’écouter tout le monde. Imaginez : rien que pour les violons, nous avons reçu quelque 400 demandes, pour m’en retenir que onze.
Comment s’opèrent les sélections ?
Les choix qui sont faits par Mattia et par moi sont ensuite validés par les coachs. Les critères sont basés à la fois sur la technique instrumentale, la musicalité, la stabilité rythmique, mais aussi la joie de jouer. On cherche à repérer des jeunes qui ont « le petit truc en plus », qui pourront utiliser le VF comme rampe de lancement.
D’où vient la majorité des candidatures ?
Beaucoup sont chinoises, japonaises, coréennes, mais souvent en provenance des États-Unis, où ces jeunes sont en formation. Nous bénéficions de l’excellente réputation du Verbier Festival qui est un lieu unique où peuvent avoir lieu des rencontres impossibles ailleurs.
LE TALK DU JOUR Claudia Comte : Verbier Art Summit Host : Samuel Leuenberger | 15:00 Evgeny Kissin Host : Dietmar Müller-Elmau | 17:00
Pavillon des Combins
LE JUKEBOX DU JOUR Vidéo > Gala 25 Anniversary (2018) Pavillon des Combins | 17:30
LA BALADE DU JOUR Savoleyres – La Croix-de-Coeur
Départ et point culminant : Savoleyres (2’344m).
Type d’itinéraire : boucle, itinéraire rouge/blanc. Adapté pour : randonneurs expérimentés.
Dénivelé : +268.30m, -437.50m. Longueur : 5.3 km
+ d’info : verbier4vallees.ch
LA MÉTÉO DU JOUR
SÉANCE DE DÉDICACE Aujourd’hui de 18:00 à 18:30 au Pavillon des Combins par Martin T:son Engstroem
Avant de clôturer en beauté leur expérience au Festival, le 3 août, avec Eugène Onéguine de Tchaïkovski, le Verbier Festival Junior Orchestra est aux Combins cet après-midi sous la direction de Gábor Takács-Nagy. Reportage au Châble, lieu de travail du cadet des trois orchestres de Verbier.
C’est la pause de la mi-journée pour le Verbier Festival Junior Orchestra (VFJO). Les 58 jeunes de la promotion 2025 déjeunent dans la grande salle à manger de l’Espace Saint-Marc. À l’une des tables, un groupe de violonistes et altistes de toutes nationalités : Sophie Chung, de Hong Kong, Elisabeth Feigenberg, née à Saint-Pétersbourg, Evelyn Freeman, du Royaume-Uni, et encore, l’Espagnole Irati Gañan-Rodrigues et la Polonaise Antonina Zgólka. Certaines sont là pour la deuxième fois, le VFJO proposant à près d’un tiers de ses meilleurs éléments de revenir. « Nous avons une audition à notre arrivée, relate Sophie, pour le choix des solistes. C’est là que j’ai été retenue comme violon solo pour le premier programme, un grand honneur et une forte pression ! La vie ici est très inspirante. À l’orchestre, coachs et directeurs musicaux nous transmettent leur savoir. Le soir, à Verbier, nous entendons de la si belle musique ! » « L’énergie est très différente de ce que l’on trouve ailleurs, enchaîne Antonina, tout le monde arrive prêt, le niveau est très élevé. Venir à Verbier, pour moi, c’est célébrer la musique. Nous travaillons avec des musiciens qui sont nos « dieux ». Chaque concert apporte une nouvelle inspiration. »
Les jeunes du VFJO ont entre 14 et 19 ans. Ils sont de 21 nationalités. Leur recrutement se fait sur dossier (CV et vidéo) et moyennant une participation de 1’500 euros. Des donateurs accordent généreusement des bourses.
« Nos jeunes sont la relève de demain, insiste le manager de l’orchestre, Maximilian Scheuer, sur le chemin du Collège de Bagnes où va commencer la répétition de l’après-midi. Ce que nous tenons à leur apprendre, c’est l’importance du collectif. Le développement personnel est au service de quelque chose de plus grand que soi-même. Nous cherchons aussi à leur inculquer la résilience face aux difficultés du métier qu’ils rencontreront forcément un jour. »
L’encadrement du VFJO est assuré par quatre personnes : aux côtés de Maximilian, une chargée d’administration, une bibliothécaire et un régisseur. Sur le plan artistique, 13 coachs font travailler les jeunes par pupitre. Les journées sont régulières : petit-déjeuner à Verbier, télécabine pour Le Châble, travail personnel avant les partiels, partiels, déjeuner, tutti avec le chef, retour à Verbier.
Deux personnalités aux profils différents auront assuré les deux concerts symphoniques du VFJO cette année. Après Roberto González-Monjas, jeune chef espagnol énergique, Gábor Takács-Nagy a préparé le programme de ce samedi. Il apporte aux jeunes musiciens son immense expérience et sa fougue : « Comme au foot, mettez vos égos de côté. Jouez pour le public et pour l’amour de la musique. »
Le soir les jeunes font de la musique de chambre spontanément entre eux. « Le Festival est une famille, confie encore Maximilian. On en repart avec des souvenirs gravés et des liens pour toute la vie. »
À réimaginer des albums de musique pop et électronique, jamais ils n’auraient envisagé un jour être programmés à Verbier. Ils le sont pourtant depuis trois ans, dans la série UNLTD qui a vu en Wooden Elephant, quintette à cordes au parcours atypique, un profil parfait. Elle lui offre pour la première fois cette année, en plus d’un concert, l’opportunité de transmettre son expérience unique lors d’une masterclass.
À quelle envie la création de Wooden Elephant en 2017 a-t-elle répondu ?
Je jouais depuis longtemps au sein du London Contemporary Orchestra et nous avons travaillé avec Jonny Greenwood, star du groupe Radiohead, qui nous a composé de la musique pour cordes en recourant à des façons inhabituelles d’utiliser nos instruments. Ce fut tellement inspirant que j’ai ensuite eu envie d’exploiter moi-même ces idées, comme avec l’album de Björk Homogenic, dont j’ai voulu réaliser ma propre version. Il se trouve que j’étais alors impliqué dans le festival PODIUM d’Esslingen et j’ai confié au directeur de l’époque, Steven Walter, que j’aimerais développer un projet de musique contemporaine inspirée des idées acquises auprès de Jonny Greenwood. Il m’a donné carte blanche. À l’époque, je ne connaissais pas encore ceux qui allaient devenir les membres de Wooden Elephant, mais Steven Walter a ce don de rassembler les artistes et c’est ainsi que nous nous sommes rencontrés. D’un simple projet de festival, nous sommes finalement restés ensemble. Peu après, Stephen McHolm, le directeur de UNLTD, nous a invités mais jamais nous n’aurions imaginé que nous allions y présenter trois albums. Cette fois, avec Beyoncé et Lemonade, nous avons voulu nous lancer un défi car nous aimons tous cette artiste incroyable, toutefois très éloignée de la musique savante contemporaine en termes de style et de composition. Elle a sorti cet album en version audio et visuelle, une combinaison de musique et de mots que nous avons immédiatement adorée.
Comment avez-vous choisi le nom de votre ensemble ?
Le nom est toujours difficile à trouver car il doit refléter toutes nos activités. Comme nous travaillons sur des albums entiers, des projets de grande ampleur, et que nous recréons des sons électroniques sur nos instruments acoustiques dont le bois est emblématique, nous sommes partis sur un grand animal, l’éléphant, et ce matériau justement… pour arriver à Wooden Elephant !
Vous êtes également invités pour une masterclass. Qu’entendez-vous y transmettre ?
Le projet mené avec Jonny Greenwood et le London Contemporary Orchestra a eu un effet incroyable sur ma manière de penser la musique ; il m’a aussi appris à affronter la laideur, à ne pas être obsédé par le beau son. Nous aimerions de même que les étudiants abordent leurs instruments hors des sentiers traditionnels, qu’ils aillent à l’encontre de l’enseignement classique et explorent des terrains inédits. Nous voulons leur faire prendre conscience de toutes ces possibilités qui, personnellement, me nourrissent lorsque je joue au sein d’ensembles de musique classique traditionnelle. Autrement dit, inspirer les étudiants, un peu comme Jonny Greenwood l’a fait pour moi.
tous les jours de 9:00 à 17:00,
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Le Quotidien du 24 juillet 2025 !
Maîtriser toutes les étapes de la captation sonore et visuelle d’un concert jusqu’à sa diffusion, qu’il soit post-produit ou diffusé en direct sur divers médias, un enjeu complexe.
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En coulisses avec…Marc Pasteau Le maître du son et de l’image
Maîtriser toutes les étapes de la captation sonore et visuelle d’un concert jusqu’à sa diffusion, qu’il soit post-produit ou diffusé en direct sur divers médias, un enjeu complexe. Un travail de haute précision que Marc Pasteau, Administrateur et Fondateur associé de Kali Son, chapeaute depuis plusieurs éditions.
Quelle a été votre première mission au sein du Festival ?
Le streaming. En 2007, période à laquelle le Verbier Festival s’est lancé sérieusement dans la diffusion en ligne, il s’agissait pour ainsi dire d’une première mondiale. Pour l’occasion, on avait loué un camping-car équipé de gros ordinateurs que l’on véhiculait cahin-caha de l’église à Médran.
Les paramètres ont évolué depuis…
Énormément. En 2010, nous avons repris l’enregistrement audio du Festival dans sa globalité. Cela implique la captation, le mixage en direct pour la télévision, la post-production, l’archivage, mais aussi un travail éditorial pointu. L’ensemble des pièces jouées, y compris bis et changements de dernière minute, sont minutieusement répertoriés.
Et aujourd’hui, que produisez-vous exactement ?
Nous réalisons des enregistrements de qualité discographique, que ce soit pour les archives du Festival, les diffusions et les sorties de disque. Pour ce faire, on capte le son de toutes les répétitions micro par micro, ce qui permet parfois de retoucher des sections en post-production. Depuis 2015, on gère aussi le dispositif de captation vidéo en direct. Une trentaine de concerts sont filmés chaque année et une dizaine sont ensuite post-produits pour la télévision.
Imprévus et situations délicates doivent être monnaie courante…
Mon travail quotidien est d’y faire face. Au début, à la Salle des Combins, nous avons été confrontés à des problèmes d’électricité, dont une panne générale due à un orage ou des parasites dans les micros. Il est aussi arrivé qu’on perde les clés de la régie parce qu’un collègue les avait glissées dans un ballon d’eau qui s’est envolé et a éclaté. On a passé plus d’une heure à les retrouver.
LE TALK DU JOUR Présentation des opéras Gianni Schicchi et Cavalleria Rusticana
Host : Michèle Larivière | 17:00
LE JUKEBOX DU JOUR Audio > YUJA WANG PLAYS MENDELSSOHN (2022) Vidéo>Yuja Wang (2018) Pavillon des Combins | 17:30
LA BALADE DU JOUR Cabane de Mille et Mont-Brulé
Départ: La Côt, sommet de la télécabine (1’650 m). Point culminant: Cabane de Mille (2’471 m), puis retour à la Côt. Type d’itinéraire: boucle. Adapté pour: randonneurs expérimentés, familles avec enfants dès 10 ans. Dénivelé: 1’120 m. Longueur: 16 km. + d’info : verbier4vallees.ch
Présente pour la première fois au Verbier Festival, la réalisatrice Johanna Vaude signe la vidéo qui accompagne la représentation de Cavalleria Rusticana de Piero Mascagni ce soir aux Combins. Un opéra intense, d’amour et de sang, que la réalisatrice accompagne d’une déambulation visuelle, une manière de dialogue poétique et rêvé avec la musique.
La phrase « No limits for vision » est placée en exergue sur son site johanna-vaude.com, espace incontournable pour appréhender l’univers cinématographique et musical de l’artiste. Johanna Vaude y définit son travail comme une « exploration des frontières mouvantes entre les genres, fusionnant le visuel et le sonore dans une alchimie narrative unique ». Réalisatrice pour la série Blow Up d’Arte, elle a proposé de nombreuses premières projections dans des institutions culturelles et des festivals de courts-métrages renommés. La vidéo que le public découvrira aujourd’hui aux Combins est son premier long métrage.
Au début de l’opéra, vous nous faites voyager avec des images de mer, une carte de la Sicile, des photos de pécheurs fin 19e- début 20e siècle. Quelle a été votre point de départ ?
J’ai voulu évoquer le cadre dans lequel se déroule l’opéra, à un moment où la photo était arrivée. Le cinéma s’installe aussi, nous sommes à un tournant. J’ai utilisé ces avances techniques et artistiques. Ma vidéo se base essentiellement sur la récupération d’images, photographies et pré-cinéma, dont le compositeur fut témoin à l’époque de la création de son opéra ; ainsi que de tous les films muets qui s’ensuivirent. Elle est une proposition visuelle entre art vidéo, film musical, film de collages, hybridation des techniques et des genres.
Comment voyez-vous l’univers de Cavalleria Rusticana ?
Comme un univers très terrien. C’est une autre époque, une autre vie. Lorsque j’écoute de la musique, j’essaie de me projeter. Il y a tout un monde rêvé dans Cavalleria. C’est ainsi que je l’ai reçu. Je suis dans ce monde rêvé. La Sicile est un pays magnifique, de mer, de terres agricoles riches, d’oranges et de citrons, une île de pécheurs. Ces dimensions sont présentes dans ma vidéo. Comme celle du feu, car la Sicile est volcanique. Sans oublier les fleurs. L’action commence à Pâques. Nous sommes au printemps, moment de renaissance de la nature et de spiritualité. J’ai voulu exprimer cette spiritualité par les fleurs.
Votre vidéo suit-elle le fil narratif du livret ?
Elle est une nouvelle proposition de mise en scène, de l’ordre d’une projection onirique, d’un rêve qui propose des souvenirs d’émotions, de sensations. Un passé ressurgit comme des fantômes. Le cinéma muet se prête particulièrement bien à cette dimension fantômatique. Les personnages ont quelque chose de très musical dans la façon de se mouvoir, les visages ont une expression très intense qui s’accorde à merveille avec l’univers de Mascagni.
J’ai travaillé sur la version que le chef Fabio Luigi m’avait donnée comme référence : celle de Giuseppe Sinopoli avec le Philharmonia Orchestra en 1990. J’ai calé les images sur cette version qui est magnifique.
La musique est fondamentale dans votre travail. Vous avez fait pour medici.tv, diffusé sur sa plateforme, un film en hommage aux artistes classiques. Vous partez de la phrase de Louise Bourgeois « Art is guaranty of sanity ». Que signifie-telle pour vous ?
Sans art, ce serait la mort d’une partie importante de l’être humain dans notre société : l’expression de ce qui nous anime à l’intérieur de nous-même.
L’artiste suisse Claudia Comte expose depuis le début du Festival trois sculptures en marbre à l’entrée des Combins. Une installation née de conversations de l’artiste avec le Verbier Festival sur l’art, la nature et la responsabilité partagée.
Installée à Bâle, Claudia Comte développe une œuvre qui mêle installation, peinture et sculpture. Elle explore depuis longtemps l’histoire et la mémoire des formes biomorphiques qu’elle interroge en conjuguant savoir-faire artisanal, procédés industriels et technologies contemporaines.
Claudia Comte, quelles œuvres avez-vous choisi d’exposer ?
Les trois pièces installées sur l’Esplanade accueil-lent les visiteurs. Chacune est basée sur une forme de la nature : un champignon, une feuille, un corail. Elles sont toutes taillées dans du marbre, qui a son propre poids et sa propre histoire. Je m’intéresse au contraste entre ces formes délicates et vivantes et la permanence du matériau. Cette tension est importante, en particulier à une époque où les changements écologiques s’accélèrent si rapidement.
Comment la musique influence-t elle votre travail ?
La musique a toujours été importante pour moi. J’ai joué de la flûte traversière assez sérieusement lorsque j’étais plus jeune, pendant 13 ans, et cela a façonné ma façon de penser le rythme et la structure. Je travaille toujours avec ces idées, en particulier dans les peintures murales, où je vois souvent la musique dans la répétition et la variation des motifs. Il y a une sorte de pulsation ou de partition derrière la façon dont les formes sont agencées. Cette logique se retrouve également dans les sculptures, et j’écoute souvent de la musique en travaillant, cela donne du rythme. Cela signifie beaucoup de faire dialoguer ces sculptures avec un festival de musique, en particulier le Verbier Festival, qui est tellement immergé dans la précision, le sentiment et le flux.
Pouvons-nous encore espérer dans l’avenir de notre monde ?
Nous devons garder espoir, mais de manière active. Il faut commencer par prêter attention à la façon dont nous utilisons les matériaux, à la façon dont nous nous déplaçons dans le monde. L’art ne peut pas réparer les choses, mais il peut aider à changer de perspective et c’est important. Le monde naturel est incroyablement résistant, mais il n’est pas invincible. Nous devons participer activement à son entretien.
One Arm Earth Tongue (2025) (The Marble Mushrooms), Arabescato marble
134 x 35,3 x 24 cmMarble Oak Leaf (2025) (The Marble Leaves), Arabescato marble
98 x 52,4 x 20,1 cmFive Fingers Marble Branched Coral (2025) (The Marble Corals), White Carrara marble
99 x 50,6 x 21 cm