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musique de chambre

JOHAN DALENE / JULIEN QUENTIN

Ravel, Rautavaara, Grieg, Franck

Celui qui a remporté le Concours Nielsen en 2019 propose un programme faisant la part belle à ses origines nordiques, tout en explorant la grande tradition française à l’aube de l’ère moderne.

Programme
MAURICE RAVEL (1875-1937)
Tzigane

EINOJUHANI RAUTAVAARA
(1928-2016)
Notturno e danza: I. Notturno

EDVARD GRIEG
(1843-1907)
Sonate pour violon et piano N° 2 en sol majeur op. 13

Entracte

CÉSAR FRANCK
(1822-1890)
Sonate pour violon et piano en la majeur

Il est fort probable que Ravel, en composant son morceau de bravoure Tzigane pour violon, avait en tête un ami musicien à l’allure fantasque (sinon, pourquoi ces accents déplacés semblant décrire un simulacre de marche désarticulée ?). À l’origine prévue pour violon et luthéal, un instrument aux sonorités entre le piano et le clavecin, l’oeuvre s’ouvre sur une grande cadence de violon qui semble improvisée, avant que le piano n’embarque son compagnon dans une danse d’abord planante, puis sauvage.  

C’est un climat fort différent que développe Einojuhani Rautavaara dans son Notturno e Danza. Après une introduction au piano dont la marche indolente peut faire penser à Chostakovitch, le violon fait son entrée sur une mélodie rêveuse, débutant dans les graves avant de s’envoler vers les cieux, dans un geste méditatif qui n’est pas sans rappeler le final du Quatuor pour la fin du temps de Messiaen. 

La deuxième Sonate de Grieg est une déclaration d’amour à la Norvège : lorsqu’il la présenta à son maître, celui-ci la jugea même « trop norvégienne » ! Il faisait sans doute référence au climat tragique typiquement nordique dont la partition est empreinte, et qui lui vaut aujourd’hui une place à part dans l’univers des grandes sonates romantiques. 

Quant à la Sonate de Franck, elle est tant imprégnée de l’aura de son dédicataire Eugène Ysaÿe qu’on en oublierait presque qu’elle ne fut pas à l’origine pensée pour un instrument en particulier, ce qui explique peut-être son universalité contemporaine et l’appétence qu’ont les altistes, violoncellistes ou flûtistes à aborder cette oeuvre. L’originalité de sa forme, avec deux mouvements lents alternant avec deux mouvements rapides, le lyrisme et le caractère inoubliable de ses mélodies en on fait depuis sa création un classique indémodable du répertoire.